Discours de Carthage, Pierre Mendès France, gouvernement français, bey de Tunis, décolonisation, autonomie interne, Tunisie
Pierre Mendès France écrira dans la préface à la politique de Carthage, de l'historienne Simone Gros que « l'esprit de la déclaration de Carthage ne devait pas animer seulement notre comportement à l'égard de la Tunisie, mais notre action dans tous le Maghreb. Les principes généraux de décolonisation, de négociation, et d'association sont valables de Gabès (Tunisie) à Agadir (Maroc), même si les solutions de chaque cas doivent être adaptées ». On, peut donc noter que la « politique de Carthage » s'insère dans une conception d'ensemble valable pour tout le Maghreb, et même pour toute l'Afrique française.
[...] La reformulation du lien entre la France et la Tunisie a. Un territoire dépendant de la France On ne parle plus de colonie, même si la Tunisie reste pendant longtemps dépendante de la France dépendance (il faudra attendre deux ans encore). Dépendance notamment économique : tout le monde a intérêt à la conserver avec, d'un côté, la Tunisie pour éviter un chaos économique et la France de l'autre, pour placer ses propres intérêts économiques. C'est vital pour la Tunisie, intéressant pour la France. [...]
[...] Dans le respect de leur souveraineté la Tunisie et la France conviennent de complétés les modalités d'une interdépendance librement réalisés entre les en organisant leur coopération dans les domaines ou leur intérêts sont communes :relations extérieures+ défense Logique d'une transformation de la vision coloniale qui passe par le maintien des intérêts économiques, militaires, mais on souhaite aussi une transformation politique et pacifiée. Restait donc à constituer un ministère chargé de s'entendre avec le Quai d'Orsay sur les bases du nouveau régime. La France promet son aide financière, de diriger la politique étrangère du pays et d'assurer sa défense, en revanche les ressortissants français doivent bénéficier d'un régime privilégié garanti par des conventions précises. [...]
[...] Du coté tunisien le bey prend acte de la déclaration et en guise d'approbation, lui remet l'insigne de l'Ahed el Aman et comme présent personnel, une montre en or. On est tenté de conclure que ce qui se voulait être un exemple à suivre peut être aussi perçu comme une exception, ou tout au moins un cas particulier, dans une décolonisation française qui ne semble pas encore en 1954 suffisamment bénéficier de l'expérience anglaise en la matière. Comme le confirme Jean Lacouture dans son œuvre Histoire du mouvement national tunisien la politique de Carthage ne pouvait être que l'amorce, mais pas le modèle d'une stratégie pour l'ensemble de l'Afrique du Nord On note, une transition en douceur, la Tunisie passe de protectorat à État indépendant( Volonté politique, afin d'éviter une nouvelle Indochine, tout en réaffirmant une autorité française, qui très vite se transforme en influence française. [...]
[...] L'autorisation d'un gouvernement nationaliste La puissance coloniale permet la constitution d'un gouvernement permettant un accès à l'indépendance. Il dit ligne 25 à 26 : nous sommes prêts à transférer à des personnes et à des institutions l'exercice interne de la souveraineté et évoque la formation d'un gouvernement de négociation. Pour cela, il faut introduire les conventions, clé de voûte du système, destinés à préciser d'une part les obligations réciproques (l30) entre les deux pays, et d'autre part les garanties de la France et des Français habitant en Tunisie (l31). [...]
[...] De la co-souveraineté à l'autonomie interne a. Négociation entre le néo-destour et la métropole Le 15 avril 1950, dans une déclaration à l'agence France Presse Habib Bourguiba, chef du néo-destour (fondé dans les années 30 afin de défendre la lutte pour l'indépendance de la Tunisie) énumère les revendications du Destour et présente son programme en sept points à Paris appelant à la création d'une Assemblée nationale élue au suffrage universel. Des pourparlers sont alors engagés avec le gouvernement français et le 10 juin, Robert Schuman annonce à Thionville la nomination de Louis Periller qui aura pour mission de conduire la Tunisie vers le plein épanouissement de ses richesses et de l'amener vers l'indépendance Proclamation, inabouti qui conduit Mohamed Chenik à partir pour Paris pour réclamer la formation d'un gouvernement entièrement tunisien, et une assemblée représentative laissant à la France un pouvoir de défense et de diplomatie En réponse au mémorandum du gouvernement Chenik, le secrétaire d'État aux affaires étrangères Maurice Schumann rappelle dans une note envoyée le 15 décembre 1951 le principe de co-souveraineté du protectorat et le caractère définitif du lien qui réunit la Tunisie à la France Pierre Mendès France dans sa déclaration parle à ce propos, je cite ligne 21 à 23 du degré d'évolution auquel est parvenu le peuple tunisien dont nous avons lieu de nous réjouir d'autant que nous y avons largement contribué Puis il poursuit en soulignant aux lignes 44 à 46 l'apport de la France à la prospérité de la Tunisie, repose dans une large mesure, sur la présence d'un grand nombre de Français dont, le rôle . [...]
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