Discours d'Abbeville de Gambetta du 10 juin 1877

Résumé du document

Ce texte est un extrait d'un discours de Léon Gambetta paru dans son journal La République française et repris dans le tome VII de l'ouvrage Discours et Plaidoyers de M. Gambetta, des pages 70 à 73. Ce discours est prononcé à Abbeville le 10 juin 1877 où Gambetta vient faire une conférence devant plus de 1600 personnes sur l'importance de l'instruction populaire dans un pays de suffrage universel. Ce discours intervient après celui du 9 juin 1877 à Amiens où Gambetta exprime sa vision de la république.

Léon Gambetta nait le 2 avril 1838 à Cahors et meurt 31 décembre 1882 à Sèvres. C'est un homme politique français d'origine Ligure, région du nord-ouest de l'Italie. Il commence sa carrière comme avocat à partir de 1860 avant de se lancer dans la politique puisqu'il est élu député républicain (plutôt de tendance radicale) de Marseille lors des élections législatives de 1869. Lors de la défaite de l'armée française à Sedan le 4 septembre 1870 qui entraine la proclamation d'un gouvernement provisoire de défense nationale, il obtient la charge de ministre de l'Intérieur. Face à la situation militaire qui se dégrade, Léon Gambetta quitte Paris pour Tours où il arrive le 9 octobre 1870 et se déclare ministre de l'Intérieur et de la guerre. A l'annonce de la signature d'un armistice avec la Prusse le 29 janvier 1871, il quitte le gouvernement le 6 février. Suite à la défaite militaire de la France à Sedan, la III République est déclarée le 4 Septembre 1870 mais cette république est impuissante à retourner la situation militaire et doit signer un armistice avec la Prusse le 29 janvier 1871.

Mais suite aux élections de février 1871, la troisième république voit ses débuts marqués par la victoire des candidats conservateurs à dominante monarchiste. Alors que Thiers signe le pacte de Bordeaux et devient président de la République le 17 février 1871, les conservateurs monarchistes commencent à percevoir la possibilité d'un retour à la monarchie. Léon Gambetta, qui à l'origine était un républicain radical comprend que les discours trop radicaux empêchent une vraie construction républicaine. Il décide alors de former une alliance avec Thiers qui rompt le pacte de Bordeaux convaincu que « La République est le régime qui nous divise le moins ». Il subit alors le vote de défiance de l'assemblée le 24 mai 1873 et est remplacé par le duc Albert de Broglie, pendant que le maréchal de Mac-Mahon est élu président de République. Légitimiste convaincu, Mac-Mahon exerce une politique « d'ordre moral ». Mais rapidement, les conservateurs connaissent de nombreuses défaites aux élections législatives, et rapidement ils ne disposent plus de la majorité à l'Assemblée. Dès lors la lecture de la constitution est remise en question par les républicains qui souhaitent la réalisation de l'harmonie constitutionnelle. Gambetta met alors en place un système de reconquête du pouvoir notamment par des discours tels que celui d'Abbeville que nous allons étudier.
Nous pouvons nous demander comment se traduisent le discrédit des conservateurs et la défense de l'idéal républicain dans ce discours de Léon Gambetta.

Extraits

[...] C'est un homme politique français d'origine ligure, région du Nord- Ouest de l'Italie. Il commence sa carrière comme avocat à partir de 1860 avant de se lancer dans la politique puisqu'il est élu député républicain (plutôt de tendance radicale) de Marseille lors des élections législatives de 1869. Lors de la défaite de l'armée française à Sedan le 4 septembre 1870 qui entraine la proclamation d'un gouvernement provisoire de défense nationale, il obtient la charge de Ministre de l'Intérieur. Face à la situation militaire qui se dégrade, Léon Gambetta quitte Paris pour Tours où il arrive le 9 octobre 1870 et se déclare Ministre de l'Intérieur et de la Guerre. [...]

[...] Cette loi aura son importance lors de la crise de mai 1877. La loi sur l'organisation des pouvoirs publics du 25 Février 1875, fixe notamment les rôles et pouvoirs du Président de la République. En effet, ce dernier est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans et rééligible Ainsi le régime est républicain, bicamériste, et parlementaire, c'est-à-dire que les ministres sont responsables devant les deux chambres. [...]

[...] Puis, nous étudierons comment Léon Gambetta fait l'inquisitoire du conservatisme et de Mac-Mahon. Enfin, nous verrons que ce discours a également pour objectif la défense de l'idéal républicain. I. L'explication à l'auditoire d'évènements politiques précédents le discours Au travers de ce discours, Léon Gambetta mentionne trois évènements politiques majeurs qui précèdent le moment où il fait son discours, c'est-à- dire le 10 juin 1877. La Constitution de 1875 Il s'agit premièrement d' une Constitution républicaine ligne 1. Ici, Gambetta fait référence à la Constitution mise en place en 1875. [...]

[...] La volonté nationale semble comme bâillonnée. En témoignent les lignes 14 à 18 : La France, encore aux mains des derniers survivants de l'ordre moral, La France, encore sous le joug de fonctionnaires hostiles à la République La France sous la contrainte administrative et sous la pression officielle La France, à moitié libre On retrouve également le même procédé ligne 56 avec les mailles serrées du filet qui oppressaient la volonté nationale. Cependant, même étouffée, bâillonnée par les conservateurs, la Nation parvient à s'exprimer. [...]

[...] On semble donc revenu quatre ans en arrière. Désormais, la situation est claire, le rideau est levé et le conservatisme, resté un moment tapi dans l'ombre caché derrière le pouvoir ligne 41. Le conservatisme s'affiche donc clairement à la tête du gouvernement et son ambition principale est bien la restauration de la monarchie. Dès lors, l'opposition républicaine est ravivée, ainsi que la remise en question du refus de réaliser l'harmonie constitutionnelle entre la Chambre et le gouvernement. Suite à cette nomination du duc de Broglie du 16 mai 1877 les mandataires de la France se rendirent à Versailles ligne 22. [...]