Ce document est un discours de Raymond Poincaré, adressé au peuple français, présent lors du transfert des cendres de Rouget de Lisle, père de La Marseillaise, aux Invalides, à Paris. Ce discours du président de la République a lieu le jour de la fête nationale, le 14 juillet 1915. Il s'agit d'un discours, et donc d'un document d'ordre public, de forte portée car prononcé le jour symbolique de la fête nationale. L'unité et l'honneur des Français, symbolisés par le 14 juillet (fête de la Fédération en 1790 et fête nationale depuis 1880), sont mis à mal par l'agression allemande.
En faisant ce discours, Raymond Poincaré s'adresse aux Français pour exposer la situation et les unir face à l'ennemi germanique. On peut penser que le thème de La Marseillaise, en ce temps de guerre, n'est pas sans portée symbolique. En effet, c'est un chant d'union, qui invite les Français à rester solidaires dans le but de sortir victorieux de cette épreuve. La Marseillaise est selon Poincaré, un symbole d'"unité nationale".
[...] Pour cela, tout le monde doit agir et contribuer à son succès. La phrase exclamative de ce début de paragraphe Non, non que nos ennemis ne s'y trompent pas ! ligne 51) marque un tournant dans son discours, comme si Poincaré voulait réveiller et donner du courage à son auditoire. Il souhaite montrer que le gouvernement est déterminé à vaincre et que le peuple français doit adopter la même démarche. Par cette phrase, il veut à la fois rassurer et mobiliser car il sait qu'il a besoin des Français. [...]
[...] Plus qu'un discours en l'honneur de Rouget de Lisle, c'est un discours sur la vision qu'a Raymond Poincaré sur la France engagée dans la Première Guerre mondiale. Il désigne les Français et la France par La Marseillaise, qui a été bafouée. Son discours est très glorifiant pour la France. Aucune image négative n'est mise en avant. On peut considérer qu'il a tendance à enjoliver les choses et à être trop manichéen. Tout le vocabulaire laudatif peut laisser présager un manque d'objectivité. Il passe sous silence certains éléments. Bien que la France ne soit pas l'instigatrice de cette guerre, elle combat et fait des morts également. [...]
[...] Après tant d'effort, il est inconcevable, selon Poincaré que la France perde ou abdique. Ce paragraphe est imprégné d'un vocabulaire laudatif, armée de héros tant d'actions d'éclat (ligne 56). Poincaré met en avant une image positive de la France, où les familles consentent au sacrifice de leurs plus chères affections (ligne 57) pour l'amour et la gloire de la nation française, qui est une victime innocente, selon Poincaré. La victoire française s'obtiendra à l'issue de patience, de persévérance, et de courage. [...]
[...] Le torpillage du Lusitania, qui déchaînera la colère américaine, a lieu le 7 mai 1915. Le discours se divise en deux parties, la première partie, de la ligne 1 à la ligne 35, concerne le contexte de la Première Guerre mondiale tout en insistant sur le rôle éminent de la France, avec d'abord la situation internationale à la veille de la Grande Guerre (de la ligne 1 à la ligne 13) et le déclenchement de cette guerre (de la ligne 14 à la ligne 35). [...]
[...] Cependant, cette fois-ci, les choses sont différentes. L'Autriche se considérant comme non satisfaite de la réponse de la Serbie, lui déclare la guerre le 28 juillet 1914. Le 30 juillet, la Russie protectrice de la Serbie, mobilise. Le 31 juillet, l'Allemagne manifestant son soutien à l'Autriche, somme la Russie d'arrêter sa mobilisation. Le 1er août, devant le refus russe, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie, ce qui déclenche la mobilisation de la France. Le 2 août, l'Allemagne envahit le Luxembourg et la Belgique. [...]
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