Le premier chapitre de Diplomacy place l'émergence du nouvel ordre mondial post-Guerre froide dans son contexte historique. Il passe en revue les différents systèmes qui ont existé et l'attitude des États-Unis avant d'évoquer l'ordre multipolaire émergeant. Kissinger est partisan d'une approche réaliste en relations internationales. Il a été le partisan le plus connu de la Realpolitik à l'Américaine alors que la tradition des États-Unis est plus idéaliste. La thèse est qu'il vaut mieux chercher à comprendre l'équilibre des forces, la façon dont chaque pays préserve ses intérêts que de poursuivre des principes moralisateurs.
[...] Dans ce système anarchique, un ordre émerge de la confrontation des intérêts particuliers. Mais cet ordre n'est jamais garanti par une force supranationale, il reste donc instable et changeant. L'équilibre des puissances balance of power a été réalisé pendant deux siècles en Europe, sous l'influence de la pensée des Lumières. Dans la mesure où aucun souverain n'a réussi à constituer un empire suffisamment vaste, les nations concurrentes ont fini par se neutraliser mutuellement. Aucune n'était complètement satisfaite de l'ordre établi, mais aucune n'avait le pouvoir de le renverser. [...]
[...] L'émergence d'un système international pluraliste La conclusion n'a pas une tonalité particulièrement pessimiste, mais laisse entendre que des défis nouveaux se présentent. La mondialisation entraîne un accroissement des interdépendances et en même temps le pouvoir se fragmente. L'auteur identifie six puissances majeures (États-Unis, Europe, Chine, Japon, Russie et Inde), sans oublier de mentionner les puissances intermédiaires, qui devront se saisir ensemble de problématiques mondiales : la prolifération nucléaire, les dérèglements environnementaux, l'explosion démographique et l'interdépendance économique. La grande spécificité par rapport au modèle du Concert européen est que les nouvelles élites ne sont pas issues des mêmes milieux. [...]
[...] Elles ont des langues et des cultures différentes. Les valeurs démocratiques occidentales risquent de ne plus pouvoir être considérées comme des références universelles. Kissinger minimise peut-être la différence entre le nouvel ordre mondial et le système du concert européen. Il y voit surtout un changement d'échelle alors que l'interdépendance et la fragmentation du pouvoir qu'il évoque impliquent aussi un déplacement du pouvoir vers des acteurs non étatiques (firmes transnationales, acteurs humanitaires, organisations idéologiques ou criminelles, etc.). [...]
[...] Diplomacy de Henry Kisinger, Chapitre 1 : Le nouvel ordre du monde Le premier chapitre de Diplomacy place l'émergence du nouvel ordre mondial post-Guerre froide dans son contexte historique. Il passe en revue les différents systèmes qui ont existé et l'attitude des États-Unis avant d'évoquer l'ordre multipolaire émergeant. Kissinger est partisan d'une approche réaliste en relations internationales. Il a été le partisan le plus connu de la Realpolitik à l'Américaine alors que la tradition des États-Unis est plus idéaliste. La thèse est qu'il vaut mieux chercher à comprendre l'équilibre des forces, la façon dont chaque pays préserve ses intérêts que de poursuivre des principes moralisateurs. [...]
[...] Par conséquent, soit les États-Unis se représentent comme un phare éclairant l'humanité (Kissinger parle de beacon for mankind citant John Winthrop) et dans ce cas ils n'ont même pas besoin d'intervenir sur les autres continents. Soit au contraire, les États-Unis doivent jouer leur rôle de missionnaire et porter leur idéal au reste du monde. Kissinger a eu le mérite de ne pas croire naïvement pas à l'émergence d'un monde unipolaire après la fin de la Guerre froide. Désormais les États-Unis n'ont plus les moyens de faire prévaloir leur position dans le monde entier, de mettre en œuvre les outils nécessaires à la réalisation de ses intérêts. [...]
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