Commentaire du texte "Délation et procès de de majesté sous Tibère", extrait des Annales XXXIV- XXXV de Tacite et traduit par H. Bornecque.Problématique: Quelle est la véritable fonction du Sénat sous le règne de Tibère? Quel lien entretiennent-ils et à quelle fin?
[...] En effet, les monuments de marbre sont dédaignés à l'égal des tombeaux quand le jugement de la postérité les a rendus odieux. Je supplie donc nos alliés, mes concitoyens et les dieux mêmes, ceux-ci de m'accorder jusqu'à la fin de ma vie la paix de l'âme et l'intelligence des lois divines et humaines, ceux-là d'honorer, quand j'aurai quitté la terre, mes travaux et mon nom de leurs louanges et de leurs bons souvenirs ". (Tacite, Annales IV - Cité par E. Kornemann, Tibère - p Payot, Paris). [...]
[...] Comment pouvaient-ils se tromper à ce point sur son compte ? Ce souverain épris de simplicité et de modestie tiquait déjà quand ses sujets l'appellaient "maître" (dominus), jugeant qu'un tel mot, digne seulement d'un esclave, n'avait pas sa place dans la bouche d'un citoyen romain Alors, penser qu'il puisse être honoré d'être mis au rang des dieux, c'était presque l'insulter C'est aussi en croyant complaire à Tibère que, dès les premières années de son règne, les Sénateurs commencèrent à instruire ces fameux procès de "lèse-majesté" qui ont tant nui à la réputation posthume de cet empereur. [...]
[...] Kornemann, Tibère - p Payot, Paris) Il y avait une loi de majesté contre ceux qui commettaient quelque attentat contre le peuple romain[3]. Tibère se saisit de cette loi et l'appliqua, non pas aux cas pour lesquels elle avait été faite, mais à tout ce qui put servir sa haine ou ses défiances. Ce n'étaient pas seulement les actions qui tombaient dans le cas de cette loi, mais des paroles, des signes et des pensées même : car ce qui se dit dans ces épanchements de cœur que la conversation produit entre deux amis ne peut être regardé que comme des pensées. [...]
[...] De murmures en récriminations, la situation se dégrada sérieusement. Plusieurs légions entrèrent même en rébellion ouverte. Des soldats excités offrirent la pourpre à Germanicus, lui proposant même de le mener à Rome afin de l'introniser à la place de son vieux tonton, cet empereur gâteux désigné par des Sénateurs serviles.Germanicus refusa tout net Par loyauté ? Peut-être Du reste, pourquoi aurait-il risqué sa vie et son honneur dans cette entreprise hasardeuse alors que Tibère l'avait adopté, associé au pouvoir et fait de lui son successeur désigné ? [...]
[...] Mais sur qui s'appuyer ? Sur le peuple ? Aristocrate renfermé et volontiers hautain, il lui était impossible de frayer avec la populace, cette plèbe versatile et puante L'armée ? Selon la volonté d'Auguste, elle était maintenant aux bons soins de Germanicus ; si dévouée même qu'elle en devenait menaçante Il ne lui restait donc plus qu'à gouverner avec l'aide du Sénat de Rome. Les illustrissimes Pères conscrits, ne constituaient-ils pas la partie la plus saine du corps social de l'Empire ? [...]
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