Ce document est un commentaire de texte entièrement rédigé sur les "Décret sur les principes d'Eleusis". Il répond à la problématique suivante : En quoi le décret sur les principes d'Eleusis illustre-t-il, sur la question concrète de la religion, le modèle de fonctionnement des cités grecques, entre organisation démocratique et économique au local et culture et échanges communs au Vème siècle avant notre ère ?
Dans un premier temps, nous démontrerons, par l'interprétation du document à l'appui, que les cités grecques constituent des sociétés structurées et organisées, tant sur leur fonctionnement économique et religieux que sur leurs pratiques démocratiques. Dans un second temps, nous verrons que le décret traduit aussi une certaine unité grecque, certes très différente d'aujourd'hui, tant dans sa culture religieuse commune que dans ses liens et obligations envers Athènes comme envers les dieux grecs au Vème siècle avant notre ère.
[...] Pour cela, nous nous appuierons sur les nombreuses illustrations de l'organisation de la cité que nous propose le décret. Le contrôle des récoltes dans la cité, thème fondamental d'organisation sociale Il convient en premier lieu de s'intéresser directement au domaine évoqué par le texte présenté. S'agissant de la répartition des récoltes, pour le service religieux notamment, il donne une idée générale des denrées qui étaient alors récoltées en Grèce, l'orge et le blé, tous deux mentionnés. Le texte définit clairement à quel moment et dans quelles proportions des quantités de nourriture doivent être prélevées : « que les démarques se chargent de la collecte dans les dèmes » - précisons que les dèmes étaient les divisions territoriales de la Grèce antique, visant à faciliter son administration ; les démarques étaient donc les chefs de ces provinces. [...]
[...] Enfin, il est utile de mentionner que le décret montre comment ces dispositions sont appliquées, « que le secrétaire du conseil fasse graver ces documents et le décret sur deux stèles de marbres, » exige le décret lui-même, avant d'énoncer les dispositions de détail quant aux endroits où les disposer - l'une au sanctuaire d'Eleusis, l'autre sur l'Acropole, ce qui démontre à merveille la dualité du religieux et du politique dans la Grèce antique. Comme nous pouvons le constater, le décret illustre clairement le fonctionnement complexe, mais efficace, de la démocratie athénienne au Vème siècle avant notre ère. Athènes utilise ainsi un système qui permet à chacun d'être représenté et à un conseil de délibérer au nom du peuple, pour prendre des décisions à caractère contraignant. Cela se manifeste en particulier dans l'objet du décret, qui est le prélèvement de ressources agricoles. [...]
[...] La culture et la religion donc unissent davantage les Grecs que l'union politique même alors que les cités sont autonomes et constituées en alliances. Au-delà de la religion, la persistance de la stratégie politique Il serait pour autant simplifié de supposer que la religion est le seul enjeu de ce décret. Il faut se rappeler en effet que la dominance d'Athènes vis-à-vis de ses alliés doit être marquée au sein du monde grec : « que les alliés, de la même façon, offrent les prémices », ainsi suivre la voie tracée par Athènes n'est pas négociable. [...]
[...] De par le langage employé, et le peu de références à certains éléments de contexte, l'interprétation des principes d'Eleusis reste sujette à débats entre historiens. Cependant, il représente incontestablement un indicateur réel de la manière dont se structurait la société athénienne, et plus largement le monde grec, dans leurs connexions en vue de fonctionner comme civilisation commune, en particulier dans le domaine religieux ici évoqué. Le document en présence nous permettra donc de répondre à la problématique suivante. En quoi le décret sur les principes d'Eleusis illustre-t-il, sur la question concrète de la religion, le modèle de fonctionnement des cités grecques, entre organisation démocratique et économique au local et culture et échanges communs au Vème siècle avant notre ère ? [...]
[...] Ses propositions ont trait à des dispositions additionnelles de fiscalité - il envisageait l'ajout de prémices de l'huile pour les offrandes. Le décret se conclut en montrant la réponse apportée à Lampon : celui-ci est invité à « rédiger un rapport et à le soumettre au Conseil à la neuvième prytanie, et que le Conseil le présente de toute nécessité devant le peuple. » Cela est particulièrement intéressant, car il s'agit d'une description précise de la manière dont les amendements étaient étudiés - en connaissance de cause puisqu'un rapport est demandé - et décidés - par le Conseil puis par le Peuple. [...]
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