Commentaire rédigé + questions réponses sur le sujet suivant : Culture et politique autrichienne
[...] Marquant une césure avec les discours de déni tenus jusqu'alors, le chancelier Vranitzky évoque un devoir de mémoire en utilisant un vocabulaire d'injonction : « nous devons regarder en face », « nous sommes obligés de vivre avec cette partie de notre histoire », « nous reconnaissons [ . ] la responsabilité pour chacun d'entre nous de se souvenir et de rechercher la justice. » Quelle représentation l'Autriche donne-t-elle d'elle-même dans ces deux documents ? Dégagez les ressemblances et divergences. Ressemblances : Les deux chanceliers s'accordent à défendre l'opinion que l'Etat autrichien est inexistant de mars 1938 à avril 1945. [...]
[...] ] ont participé à la machine nazie, [ . ] sont montés dans la hiérarchie et ont compté parmi les criminels les plus brutaux et les plus cruels. » Vranitzky, à la différence de Raab, n'occulte donc pas le fait que soldats autrichiens ont fait leur service dans l'armée allemande en participant largement aux crimes et au génocide, de même que Autrichiens ont été adhérents du parti nazi et de nombreux autres membres de la SS. Réinterprétant l'Histoire, Raab le passe sous silence. [...]
[...] Ce procédé d'amplification tend là aussi à dédouaner l'Autriche de toute responsabilité et à faire d'elle une victime parmi les autres. Le champ lexical de la victimisation et de la faiblesse est d'ailleurs récurrent dans le texte : l'annexion (ou Anschluss mars 1938) de l'Autriche par l'Allemagne nazie est désignée comme une « occupation» ; l'Autriche « n'a pu qu'appeler à l'aide » alors qu'elle « a été frappée » ; « [elle] n'est pas capable à elle seule d'atténuer les dommages . [...]
[...] Pourquoi un changement s'opère-t-il alors dans les années 1980 débouchant sur la déclaration de Vranitzky? Il faut ici évoquer le scandale politique et révélateur historique de l'affaire Waldheim, qui bouleverse l'Autriche en 1986. Cette année-là, des journaux révèlent que Kurt Waldheim, candidat à la présidentielle autrichienne, avait été en garnison dans les Balkans en 1942 sous le commandement d'un général, ensuite jugé et exécuté pour crimes de guerre. Waldheim avait passé sous silence cet épisode de sa vie dans son autobiographie. [...]
[...] Cette situation, mise en place à la fin de la Seconde guerre mondiale perdure jusqu'à la signature du Traité d'Etat autrichien (Österreichischer Staatsvertrag) le 15 mai 1955, traité rétablissant un État autrichien libre, souverain, et démocratique. La lettre rédigée par Julius Raab s'adresse à Nahum Goldmann (1895-1982). Co-fondateur puis président du Comité juif mondial c'est lui qui négocie avec la république fédérale d'Allemagne, au nom du CJM, le montant des réparations que Bonn versera aux victimes juives du nazisme. A cet effet, il rencontre le chancelier Adenauer en 1951. En toute logique, il s'adresse également au gouvernement autrichien et à son représentant, le chancelier Julius Raab. [...]
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