Commentaire du texte d'Amin Maalouf, "Les croisades vues par les Arabes".
[...] C'est ce que démontre le philosophe Bromberger en 1994. Ici, il s'agira toujours d'opposer identité orientale et identité occidentale. Par ailleurs, ce qu'il faut comprendre, en Orient, c'est qu'il n'y a pas réellement de« visions de l'Occident », mais des idées engagées, des références à l'Occident ou des objets occidentaux entreprirent dans des bribes discontinues de la vie sociale des sociétés dites arabo-musulmanes7. Il est, donc, naturel de penser que les Croisades ont insufflé, depuis huit siècles, un héritage mouvant et complexe aux sociétés d'Orient. [...]
[...] En effet, le souvenir des Croisades brûle encore dans la mémoire orientale. Les indices sont nombreux et paradoxalement, peu estimés par les Occidentaux. Un des exemples les plus frappants est celui du conflit israélo-palestinien qui fait dire au docteur Salman Abu Sitta, en août 2012, « Dire que nous avons complètement réussi serait une exagération parce que nous ne luttons pas seulement contre l'influence israélienne en Occident, mais aussi contre les revendications des Croisades sur la Palestine. En Occident, la vision de la Palestine est figée au temps des Croisades : "Ce sont des Sarrasins, ils ont pris notre Jérusalem. [...]
[...] Il s'agit d'une question d'interprétation. Nous avons vu que l'historiographie occidentale et orientale différait complètement sur ce point. De même, il est juste de parler de ressentiment poussé, en Orient, qui donne, d'ailleurs, lieu à toute une littérature vilipendant le néocolonialisme occidental éternel. Cette idée de retour constant de l'Histoire est très marquée et hante le monde oriental, aujourd'hui encore. Partout, le passé influence le présent ou du moins, sa lecture. Et ces dispositions semblent faire du monde oriental et du monde occidental, deux irréconciliables. [...]
[...] S'ensuit une période moins glorieuse faite de vie légère et d'abandon1. Voici, donc pourquoi, la vision des Croisades en Orient ne peut être la même qu'en Occident. Aujourd'hui, encore, l'identité orientale contemporaine est complexe. Elle est même parfois fragile. L'exemple de la Turquie contemporaine en constitue un excellent exemple4. Elle se situe aujourd'hui, plus que jamais, à l'image d'une grande partie de l'Orient, dans un va-et-vient, confus et parfois maladroit, entre puritanisme oriental et libéralisme Occidental ou bien frustration et émancipation. [...]
[...] L'épopée des croisades commence, donc, en 1095 par l'appel du pape Urbain II et s'achève après la bataille de Hattîn, en 1187. Mais avant cela, l'Orient est alors celui d'un Empire byzantin brillant2. L'Occident, quant à lui, est profondément marqué par le déclin de l'Empire romain puis peu à peu réhabilité par Charlemagne qui prendra le titre d'Empereur d'Occident. Après des Croisades, et malgré la défaite militaire de l'Occident, on y verra s'épanouir l'art roman et l'art gothique, ainsi que la naissance de la classe bourgeoise. L'Europe connaîtra, dans le même temps, une croissance démographique exceptionnelle. [...]
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