La crise de la pensée française 1870-1914 - Claude Digeon (1992) - En quoi pouvons-nous dire que « la question allemande » a-t-elle divisé les générations et courants de pensée en France au point de devenir un enjeu social décisif ?

Thèmes abordés

La crise de la pensée française, Claude Digeon, François Mitterrand, Allemagne, avant-guerre, Flaubert, Edmond de Goncourt, Renan, George Sand, Michelet, Quinet, Victor Hugo, Zola, Albert Sorel

Résumé du document

Après la guerre de 1870, la France est bouleversée et des auteurs comme Hugo, Sand, Michelet, Flaubert et bien d'autres qui prennent la plume pour exprimer leurs tristesses, leurs haines, leurs désillusions et parfois même leurs admirations face à cette nouvelle Allemagne qui aspire à un nouveau départ. Dans une France bouleversée après la guerre de 1870, se sentant même humiliée, se succèdent des générations allant de l'avant-guerre aux années 1890 qui ont chacune des points de vues différents sur la question, allant de l'admiration à la haine totale. En effet, on a Michelet qui parle d'une France révolutionnaire, Hugo qui dit qu'elle doit être promotrice de l'union fraternelle des peuples européens ou Veuillot qui dit qu'il faut une France catholique, protectrice du pape. À traverss ces auteurs, et ce n'est pour n'en citer que trois, on a déjà une division de la pensée autour du thème qu'est la France, même si celui-ci est vaste.

Extraits

[...] La crise de la pensée française 1870-1914 - Claude Digeon (1992) - En quoi pouvons-nous dire que « la question allemande » a-t-elle divisé les générations et courants de pensée en France au point de devenir un enjeu social décisif ? Pb : à partir de l'étude de l'oeuvre de Claude Digeon La crise de la pensée française 1870-1914, en quoi pouvons-nous dire que « la question allemande » a-t-elle divisée les générations et courants de pensée en France au point de devenir un enjeu social décisif ? [...]

[...] Ici, on est dans une tradition française ou l'Allemagne représente le mal et que le bien c'est la tradition française. On a une mise en retraite d'une fraction de la génération de 1830 du moins ceux qui restent devant les luttes qui s'instaurent et le souci c'est qu'on a pas de renouvellement ou d'audience des jeunes générations. Pour Michelet et Sand, ils parlent d'une désillusion, pour eux cette guerre s'oppose complètement à la civilisation et elle n'a eut aucun progrès alors on est beaucoup plus opposé à la guerre qu'aux Allemands puisque pour eux il faut contribuer à un progrès de l'humanité si il y a une guerre. [...]

[...] les historiens et les philosophes étudient la défaite d'un point de vue philosophique tout en étudiant les causes qui auraient amenées l'Allemagne à gagner et la France à perdre. On cherche une explication logique d'une telle défaite et ce sera notamment un sujet d'inspiration pour certaines ?uvres et cette idée de cause à effet elle fera l'objet de recherches par Taine et Renan. ? la guerre n'est pas étudiée comme un évènement en lui-même on parle d'une transformation entre 1870-1871 car on étudie l'épisode dans son ensemble. [...]

[...] Et Quinet se sent, Claude Digeon utilise l'expression au-dessus de la mêlée c'est à dire qu'il observe de haut et ne fait rien, ne conclut rien et ne prend pas part aux luttes car il est sans goût face à cette guerre qui n'a été sans intérêt (renforcé par le fait qu'ils détestent l'empire). Lorsque Hugo rentre à paris, c'est un écrivain presque officiel qui croit à la défaite de l'Allemagne. Peu à peu, on a des récits et des romans qui sont consacrés à la guerre, autour de thèmes simples comme l'espérance d'une future revanche ou la gloire des vaincus. [...]

[...] En parallèle on a aussi Albert Sorel, qui dit que la colère de la guerre peut se transformer en patience et qu'avec les nouvelles générations la France se reconstituera. Des années 1870 aux années 1890 on a une évolution de l'Allemagne, on parle d'unisson du peuple de rêveurs. On a un changement de rythme de la vie allemande et un développement impressionnant de l'économie. Avec l'Allemagne de Schopenhaeur et Kant, la philosophie allemande a une grande influence et l'Allemagne ne s'inscrit plus comme un pays mystérieux. On ne parle plus de l'adversaire armé et casqué qu'était l'Allemagne. [...]