Comment Saint-Simon essaye-t-il de faire légitimer les bases d'un nouvel ordre social, révolutionné par la place qu'il accorde au travail et à l'industrie au sein de la société ?
Pour Saint-Simon, l'industrie est la clef de voûte de la société car elle créée les biens matériels, tout ce qui fait la ressource d'un pays. L'économie, produit de l'industrie et richesse de la société, est, par conséquent, le « véritable et unique fondement de toute importance », ligne 25.
Pour Saint-Simon, l'industrie est en constante évolution et possède sa propre inertie pour muter d'un âge à un autre.
A cette idée de développement, on pourrait prendre comme exemple la première révolution industrielle qui a débuté en Angleterre à la fin du XVIIe siècle.
A travers l'emploi de l'expression « propre force », ligne 23, et à travers la métaphore de la marche à la ligne 2, il veut montrer que l'industrie est autonome et qu'elle se développe indépendamment du reste de la société.
[...] Non liées à l'économie industrielle, ces valeurs d'Ancien Régime sont donc un frein au développement de la société. Saint-Simon met ainsi l'accent sur la différence entre ce que la société respecte et ce qu'elle recherche ligne 14. Pour la société, le respect de ces valeurs est contradictoire avec sa recherche du bonheur. A travers une théorisation socialiste de la société, où les rapports sociaux entre classes sont conflictuels, de dominant à dominé, Saint-Simon désigne la noblesse et le clergé comme étant les classes inutiles à la société, les classes parasites ligne à éliminer. [...]
[...] Il faut noter l'internationalisme que l'on retrouve dans le texte, l'industrie doit marcher à la tête de la civilisation ligne 39. Saint- Simon ne parle pas de nation mais de civilisation, comme s'il n'y avait qu'une voie possible d'évolution sociale : l'idéal industriel rassemblant tous les hommes. III Un appel à la prise de l' étendard L'Ancien Régime, un régime conservateur Sous l'Ancien Régime, la noblesse et le clergé formaient une chape sur l'industrie, considérant tout progrès comme un danger. [...]
[...] Considérations préliminaires, Saint-Simon, L'Industrie Comment Saint-Simon essaye-t-il de faire légitimer les bases d'un nouvel ordre social, révolutionné par la place qu'il accorde au travail et à l'industrie au sein de la société ? I L'industrie, ressource et moteur autonome de la société L'économie industrielle, la base de la société Pour Saint-Simon, l'industrie est la clef de voûte de la société car elle crie les biens matériels, tout ce qui fait la ressource d'un pays. L'économie, produit de l'industrie et richesse de la société, est, par conséquent, le véritable et unique fondement de toute importance ligne 25. [...]
[...] Saint-Simon doit sans doute faire référence à la Charte de Louis XVIII promulguée en 1814. Pour Saint-Simon, l'industrie y exerce de droit l'action la plus forte ligne 44, et l'industrie, autonome, ne doit pas se laisser conduire par d'autres bannières ligne 47. Ligne 49, la constitution ne s'alarmera point de ses efforts ; car rien n'est plus constitutionnel que l'industrie, et la constitution n'est bonne que parce qu'elle est industrielle Le pouvoir ne peut réagir face à la montée d'une politique industrielle car, au fond, l'industrie est seule légitime pour la direction politique et car la légitimité politique réside entièrement en l'industrie, seul moyen du bonheur terrestre. [...]
[...] Au nom de l'intérêt social ligne 22, le travail, tâche vitale effectuée par les classes utiles, sous-entendu l'industrie, est donc la valeur suprême de la société, on parle alors d' industrialisme Un socialisme utopique : une administration des choses plutôt qu'une politique des hommes Dans la théorie socialiste, toujours, la suppression des classes inutiles porte au pouvoir la classe des hommes utiles ligne c'est- à-dire, les industrieux qui vont mettre en place une politique industrielle et sensible ligne 34. L'industrie devient le dirigeant légitime de la société car elle la seule capable de mettre en place la morale du sens commun ligne 34, l'application du bonheur terrestre pour tous. La politique jusque-là, instrument de l'organisation des hommes entre eux, va muter en une planification industrielle du travail, une administration des choses. C'est la dimension progressiste de sa théorie. [...]
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