Ce document est donc extrait du Rideau de Couleur, Rapport sur la conférence qui se tint à Bandung en 1955. Son auteur, Richard Wright y a assisté. Il semble important de revenir sur quelques éléments de sa biographie. « Les mots peuvent être des armes contre l'injustice » écrivait Richard Wright.
Richard Wright est né en 1908 dans une modeste famille de fermiers noirs du Mississippi. Possédant une âme d'auteur il publie nouvelles et poèmes dans des journaux engagés comme le Daily Worker et en 1941 il publie Native Son qui devient très vite un best-seller. Ce livre, inspiré de sa vie retrace l'histoire d'un jeune homme noir venu chercher du travail a Chicago et ou Wright décrit l'oppression physique et mentale que subissent les Afro-américains de l'époque. A la veille de la guerre froide, Wright se réfugie en France qui est selon lui, « le seul pays où il pourra continuer à exprimer ses idées librement. »
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les pays colonisés sont de plus en plus nombreux à revendiquer leur indépendance et en 1950, plusieurs d'entre eux obtiennent gain de cause notamment en Afrique et en Asie. A cela s'ajoutent les tensions dues à la guerre froide. Les nations émergentes se préoccupent alors de la consolidation de leur souveraineté ainsi que de leur développement économique. Ainsi sous l'impulsion des leaders de l'Inde, de l'Indonésie, de la Birmanie, de Ceylan (Sri Lanka) et du Pakistan, une conférence afro-asiatique est organisée. La conférence de Bandung a lieu en avril 1955.
[...] La question devient alors, quelle place vont prendre les pays du Tiers Monde à l'issue de Bandung ? Richard Wright ne s'attarde que très peu sur la vision de l'occident vis-à- vis de la conférence de Bandung. Pour Robert Guillain, envoyé spécial du journal Le Monde, cette conférence est pour les Occidentaux, celle de la révolte une révolte anti blanche en somme la conférence de Bandung inquiète et intrigue. En outre, quoi de plus normal lorsqu'on sait que, malgré la volonté pacifique, les thèmes majeurs évoqués à la conférence sont l'anticolonialisme, la neutralité face aux deux blocs Cependant pour l'auteur, l'occident s'imagine a tort que ses techniques sont difficiles à acquérir ses techniques à savoir toutes les infrastructures qu'elles soient politiques sociales et techniques que l'occident a su mettre en place afin d'assurer son développement. [...]
[...] La conférence en effet, construite de débat ne s'est pas déroulée sans heurts bien que Richard Right n'y fasse pas mentions dans son jugement. Il omet ainsi les querelles internes et les divisions qui rendent difficiles la mise en place du communiqué final qui sera en fin de compte un catalogue de concessions collectives et de formules polies, assez souples pour ne heurter personne. En somme le communiqué comprend sept sections : coopération économique, coopération culturelle, droits de l'homme et autodétermination, problèmes des peuples dépendants, autres problèmes, promotion de la paix et coopération mondiales ainsi que des déclarations. [...]
[...] L'attitude de l'URSS En ce qui concerne l'attitude des Russes vis-à-vis de Bandung, Richard Wright perçoit qu'elle diffère de l'attitude des communistes. Rappelons que l'URSS malgré ses efforts ne faisait pas partie des invités à Bandung par la conférence de Bogor et que celle de New Delhi n'y remédia pas. Soit, il semble que l'URSS ait observé la conférence avec plus de cynisme que son voisin communiste, peut-être plus averti que la Chine sur les dangers de ce qui pourrait être perçu comme une propagande politique par le bloc occidental. [...]
[...] I La conférence de Bandung 1-La mise en place de la conférence L'idée d'une grande conférence des mouvements d'indépendance est apparue pendant la Seconde Guerre mondiale, mais n'a pu véritablement se concrétiser qu'à partir du moment où des pays accèdent à la liberté dans les années 50. Cinq pays asiatiques nouvellement indépendants vont être à l'origine de ce projet. En 1954, les dirigeants de l'Inde, de Ceylan (devenue Sri Lanka), de la Birmanie, de l'Indonésie et du Pakistan se réunissent à Colombo pour chercher les moyens d'accélérer la conclusion de la paix en Indochine. [...]
[...] D'autre part il semble que dès le début de la conférence de New Delhi, le porte-parole de Pékin Kuo Mo Jo avait présenté cette réunion comme une préparation à celle de Bandung et avait préparé une liste de formule que la conférence n'aurait plus qu'à entériner. On constate ainsi que la Chine et l'URSS posent un regard avide et plein d'espoir sur la conférence de Bandung qui constitue pour eux une terre vierge et à conquérir. 2-Le comportement de la Chine au cours de la conférence En ce qui concerne la Chine, son délégué, Chu en Laï semble adopter une attitude réservée, les communistes se montrèrent à Bandung plus silencieux que de coutume (l27-28). [...]
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