Tout au long du 19e siècle, l'industrie lainière revêt une grande importance. Elle emploie 144.000 ouvriers à la fin de la Monarchie de Juillet, ce qui en fait le deuxième secteur d'activité le plus représenté, derrière l'industrie du coton.
Le corpus de texte s'inscrit dans un vaste contexte. En effet, la déchéance de la condition ouvrière est une situation de longue date. Dès le 13e siècle, les corporations assuraient aux travailleurs une protection, une assistance et une formation. Cependant, au 15e siècle, le système commence à péricliter et la corporation devient un système d'oppression patronale jusqu'à la Révolution, les patrons faisaient appel à des ouvriers de substitutions pour sous-payer leur personnel. Le pouvoir royal soutient la branche patronale. L'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 interdit toutes coalitions d'ouvriers. Il faut attendre 1791 et la loi Le Chapelier pour déclarer illégale toute association de travailleurs sous forme de corporation.
Dès lors, la condition misérable dont sont victimes les ouvriers ne fait que s'amplifier avec l'essor de la révolution industrielle en 1830. Misère attestée par des observateurs, sous la Restauration et la monarchie de juillet. En effet, de nombreux hygiénistes comme Villermé, Morogues, auteur d'une enquête intitulée de la misère des ouvriers et de la marche à suivre pour y remédier en 1832, ainsi que le vicomte Villeneuve-Bargemont ("Le Livre des affligés" en 1841), dressent des réquisitoires contre la société de l'époque. Leur situation est dès lors relayée par le domaine politique, lorsque Louis Napoléon III écrit l'extinction du paupérisme.
En quoi ces textes marquent-ils l'indigence ouvrière en même temps qu'ils en soulignent la diversité interne ?
[...] Cependant,la classe ouvrière ne constitue pas une classe homogène,on parlera ainsi des ouvriers et non de l'ouvrier. En effet,on distingue deux types de production,celle de la protoindustrie et celle de l'usine. De même,pour un travail identique les salaires sont différents que l'on soit une femme,un homme ou un enfant. Les logements sont aussi source de différenciation entre ouvriers. Enfin,la classe ouvrière est aussi hétérogène dans le temps,être ouvrier au début du 19e siècle n'a pas les mêmes particularités qu'à la fin du 19e siècle. [...]
[...] Ainsi,le monde ouvrier constitue une classe hétérogène dans sa composition. Tout d'abord,les ouvriers du monde rural offrent leur travail à la production industrielle. C'est la protoindustrie,fruit d'une intégration des populations rurales dans le processus industriel. Le 19e siècle hérite de la diffusion de l'industrie rurale à domicile qui avait marqué les années 1760/1800 et qui correspond à un système de production spécifique. La protoindustrie permettait aux familles rurales de trouver un revenu d'appoint,de complément avec les revenus tirés de la terre. [...]
[...] Tout d'abord,dans le domaine du logement. Certains ouvriers logent dans des maisons le logement d'une famille qui a ses métiers chez elle consiste ordinairement,dans la ville,en trois pièces,y compris le grenier d'autres dans des pensions : J'ai visité à Rethel une pension Une différence qui est aussi source de richesse. Villermé met en lumière qu'une minorité d'ouvriers sont propriétaires quelques ouvriers sont propriétaires de la maison qu'ils habitent pour la grande majorité d'entre eux,locataires louées depuis 60 francs jusqu'à francs en est le prix moyen Au sein d'une pension,la césure est plus fortement marquée. [...]
[...] En 1892,la loi fixe la durée de travail maximal pour les femmes à 11 heures et 10 heures pour les enfants et interdit le travail de nuit pour les enfants et les femmes. En 1898,une loi est fondée sur les accidents du travail. La fin du 19e siècle est aussi marquée par le paternalisme. C'est le cas par exemple du familistère de Guise entrepris par le patron Godin. Cette institution avait pour but de fonder des logements réservés spécialement aux ouvriers à des fins philanthropiques. [...]
[...] Nous allons dans un deuxième temps analyser le monde ouvrier comme classe laborieuse. La classe ouvrière est aussi marquée par la durabilité des conditions de travail. En effet,comme le souligne Villermé à travers l'exemple de la protoindustrie, la durée de travail pour l'industrie rurale à domicile oblige les ouvriers à une cadence de travail longue la durée de travail chez les fabricants est de 15 heures entières, dont 13 heures de travail effectif Il s'agit de la seule référence sur la durée du temps de travail faite par Villermé. [...]
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