Commentaires de documents sur "la communauté villageoise", vue par Nicolas Restif de la Bretonne
Bibliographie : J.P GUTTON - la sociabilité villageoise
[...] Certainement romancée et souvent philosophique à but politique, l'œuvre de RESTIF DE LA BRETAGNE nous permet néanmoins d'apprendre un certain nombre d'éléments clés de la vie villageoise et de son organisation sociale, éléments que nous retrouvons dans les travaux historiques de J.P GUTTON et son livre sur la sociabilité villageoise ou bien encore dans les différents volumes d'Albert BABEAU sur La vie rurale en France. Quelle image, donc, nous donne à voir RESTIF DE LA BRETAGNE de la communauté villageoise ? Quelle description nous fait-il des cadres qui régissent cette vie villageoise du XVIIIème siècle ? [...]
[...] Dans les fonctions citées par l'auteur et choisie par la population, il est aussi évoqué les « collecteurs pour la taille ». Ce rôle, mal-perçu dans les villages, étaient souvent tirés au sort et beaucoup essayaient de s'y exempter, le collecteur devait payer l'impôt à la place de celui qui refusait de le faire. L'Assemblée gérait aussi les bois communs qui étaient chaque année remis en cause. On trouve d'autres fonctions moins connues comme « les gardes finages », ancien agent de sécurité ou bien encore le « pâtre public », sorte de berger public. [...]
[...] Autre cadre au coeur de la vie villageoise est celui de la paroisse et du curé souvent modelé par le séminaire et qui double son sacerdoce pastoral d'une fonction publique affirmée. Dans les statut de la commune, nous constatons, tout d'abord, que le « pasteur » a un statut particulier lui interdisant de bénéficier des meilleurs « cantons » de la forêt mais l'on s'aperçoit que sa maison, son église, organise la collectivité villageoise. L'église marque le temps, le paysage, l'esprit et est présente par les liens de sociabilités . L'église est aussi présente sur le plan de l'assistance, de l'enseignement. [...]
[...] L'église marque la morale par sa présence quotidienne. Ainsi, lorsque Edme cherche la vérité sur les terres des anciens, c'est au prêtre qu'il s'adresse, et tant pis, si celui-ci est « presqu'en enfance », c'est chez lui que l'on trouve la vérité et c'est à « son pasteur », « à son curé » qu'il fit « part de sa découverte » en priorité. Enfin, pour l'auteur, la communauté villageoise est totalement soudée et prête à se solidariser et à s'épauler en cas de difficultés souvent représentées par les abus des seigneurs. [...]
[...] Dans l'ensemble des extraits présentés, on se rend compte que trois cadres régissent la vie villageoise au XVIIIème siècle. Il s'agit de la Seigneurie, souvent vécue comme une contrainte, la Paroisse sous la direction du curé et la communauté d'habitants organisés en « communes ». C'est cette assemblée qui est au coeur du premier extrait présenté. Ces assemblées avaient été établies par l'usage et correspondaient, au départ, à un contre-pouvoir seigneurial soutenues par l'église d'où le lieu géographique de la rencontre. [...]
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