L'Europe des Nations XIXÈME siècle: l'Allemagne selon Bismarck - étude de documents
[...] Réf - Commentaire de documents - L'Allemagne selon Bismarck En 1890, le chancelier Bismarck (1815-1898) est renvoyé par l'empereur Guillaume II. Ce dernier, dont les divergences de point de vue avec Bismarck ont été nombreuses, s'efforce d'ériger Guillaume Ier, son père, comme véritable fondateur de l'empire, minimisant le rôle de l'ancien chancelier. En réaction, Bismarck publie ses mémoires ainsi qu'une autobiographie. Cette œuvre autobiographique, publiée sous le titre de « Pensées et souvenirs du prince de Bismarck » est rédigée par son secrétaire à partir des souvenirs oraux de l'ancien chancelier, qui charge un historien de compléter l'ensemble. [...]
[...] En outre, la Prusse est parvenue à placer tous les états allemands (sauf l'Autriche) dans une union douanière (Zollverein). En qualité de chancelier de la Prusse, il est donc tout naturel que Bismarck choisisse de réaliser l'unité allemande autour de ce puissant Etat. Faisant donc le pari que l'avenir de la Prusse implique pour elle de canaliser et guider à son profit l'élan national, son génie politique et son sens avisé des rapports de force le poussent logiquement dans cette voie. [...]
[...] A la question « qu'est-ce qu'une nation ? », l'historien Michel Winock répond en montrant la complexité de la notion : « On oppose d'ordinaire deux théories de la nation, la française et l'allemande. [ . ] Pour les Français, le ciment des nations, c'est la volonté de vivre ensemble en partageant des valeurs communes. Dans la tradition allemande, en revanche, la communauté est inséparable de la naissance et de la langue. Deux conceptions qui se sont affrontées tout au long du XIXème siècle. [...]
[...] Avec cette dernière étape, l'Allemagne est totalement unifiée autour de la Prusse, Bismarck a atteint son objectif. La caricature de Draner fait état de cette situation : le pied de Bismarck, qui glisse sur l'est de la France, évoque l'annexion de l'Alsace-Moselle et le géant Bismarck, chancelier du Reich, dirige désormais un vaste Etat qu'il a réussi à unifier autour de la Prusse. C'est donc bien en menant une habile politique belliqueuse faite par « le fer et le sang » selon les mots prononcés devant la commission prussienne du budget à son arrivée au pouvoir en 1862 et qu'il rappelle dans cet extrait, que Bismarck entreprend l'unité allemande. [...]
[...] ) et qui exprime sa volonté de vivre dans un même pays. Partant de ces définitions, il nous paraît fondé de dire que malgré l'absence d'unité politique avant 1871, l'idée de nation était déjà une réalité historique au sein des Etats allemands. En effet, l'existence d'une langue (le Hochdeutsch) et d'une culture communes montre que l'histoire de l'Allemagne comme nation ne commence pas en 1871 et « ne [naît] pas toute casquée de l'imagination de Bismarck ». Dès 1813, c'est d'ailleurs bien une définition culturelle que donne de l'Allemagne le poète Ernst Moritz Arndt : « Quelle est la patrie de l'Allemagne ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture