Le 20 juin 1940, la France se trouve en pleine débâcle. L'attaque allemande déclenchée le 10 mai a balayé les armées françaises et alliées et les avant-gardes du Reich pénètrent dans Paris le 14 juin. La fuite des Parisiens hors de la capitale entre le 10 et le 14 juin déclencha un exode massif qui se répercuta dans tout le pays. Ainsi entre le 15 mai et le 20 juin, huit millions de Français, vraisemblablement, abandonnèrent leur domicile, cherchant à gagner la mer à l'ouest ou tout au moins à passer au Sud de la Loire. Les autorités locales se sont, dans cette tourmente, révélées incapables de relayer des directives que le gouvernement avait bien du mal à formuler. Dès lors et devant l'ampleur du désastre, d'âpres discussions s'engagent, à partir du 16 juin, entre ceux qui prônent une poursuite de la lutte s'appuyant sur l'Empire colonial et les partisans de la signature d'un armistice. C'est cette dernière prise de position qui l'emporte et, dans ce contexte, le président de la république Albert Lebrun nomme le Maréchal Pétain président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud. Le 20 juin, avant même la signature de l'armistice et peu de recul, le nouveau chef du gouvernement propose dans une allocution radiophonique aux français une analyse des causes de la défaite.
Ces causes de la défaite, telles qu'elles sont énoncées ce jour-là par Philippe Pétain sont-elles le fruit d'une analyse juste, sont-elles présentées de manière à se mettre au service d'un projet politique déjà établi ou correspondent-elles à une vision erronée qui servira cependant de fondement à la politique qui sera menée par la suite ?
C'est cette problématique que nous essayerons de traiter ici, en nous attachant dans un premier temps à analyser l'extrait du discours qui nous est proposé pour ensuite, avec le recul qui est le notre, confirmer ou repousser les arguments employés en tentant de comprendre ce qui motivait leur emploi dans les propos du Maréchal.
[...] Cette critique des partis politiques en place aboutit à une critique de la IIIe république, renforcée par les soubresauts dus aux remaniements ministériels. Au début des années 30, elle est le fait d'une minorité d'intellectuels qui agissent en dehors des partis, créant des groupuscules, des scissions qui évoluent dans leur sillage. C'est un bouillonnement intellectuel qui tout en refusant la société cherche des solutions nouvelles. Relayée par l'opinion publique le foisonnement d'idées produit au cours de cette période aboutit dans les années 1934 1936, à des propositions pour remédier à la crise française. [...]
[...] Cette carence démographique serait-elle particulière à la France durant la période de l'entre-deux guerre ? Le conflit de 1914 1918 fut, on le sait extrêmement coûteux en vies humaines, le rôle joué alors par l'infanterie fut déterminant mais nécessitait un volume de soldats important. L'argument qui voulait que la France ait manqué de soldats était donc recevable par l'opinion qui gardait en mémoire la première mondiale et que l'on avait préparé à un combat du même type, long, statique, contre le même adversaire. [...]
[...] Bibliographie S. BERSTEIN, La France des années 30, Armand Colin, Collection Cursus, 3ème édition Paris. J.L. ROBERT (sous la direction Le XXème siècle, Bréal, Collection Grand Amphi Paris. M. AGULHON, A. NOUSCHI, R. SCHOR, La France de 1914 à 1940, Nathan, Collection Fac histoire Paris. J.F. [...]
[...] Cela conduit à une recomposition politique de première importance basée sur l'opposition au fascisme. Les formations de gauche, non sans difficulté se regroupent et obtiennent la victoire électorale du Front Populaire en mai 1936. Le gouvernement issu de ces élections, sous la pression de l'opinion, conduira une politique sociale très marquée. On a revendiqué effectivement durant cette période, les grèves, les occupations d'usines en témoignent. L'esprit de jouissance prend sans doute corps pour le Maréchal Pétain à travers des lois telles celles sur les 40 heures ou sur les congés payés. [...]
[...] Dès lors, la crainte de la guerre resurgissait en Europe. 3.c. 1936-1940 : le retour à une situation d'avant-guerre L'arrivée d'Hitler au pouvoir, ne modifia pas immédiatement la politique française vis à vis de l'Allemagne. Mais très vite, les changements annoncés par le nouveau Führer, le retrait de l'Allemagne de la SDN ou la remise en cause du processus de désarmement par exemple, ravivèrent les inquiétudes de la France. Les évènements du 6 février 1934 et le changement d'équipe gouvernementale qu'il provoqua ont tendu les rapports avec l'Allemagne. [...]
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