L'année 1936, année à laquelle le document étudié a été rédigé, se situe dans une période de tensions entre les puissances européennes, tensions qui découlent entre autres du traité de Versailles. Celui-ci a réunit à la fin de la Première Guerre mondiale en 1919 différentes puissances, il prévoit notamment le retour de l'Alsace-Lorraine dans le territoire français et différentes mesures à l'encontre de l'Allemagne telles que la démilitarisation de la rive du Rhin, l'abolition de son service militaire, la limitation de son armement et de son armée à 100 000 hommes. L'Allemagne a dès lors eu une volonté d'expansion à l'est et de remilitarisation. En 1932, l'Allemagne a obtenu de la Société des Nations la reconnaissance du droit d'égalité en matière d'armement entre les pays. La France fait opposition. En conséquence de quoi, Hitler retire l'Allemagne de la SDN en 1933 et se retire de la conférence de désarmement. Il entreprend dès lors la remilitarisation progressive de l'Allemagne, ce qui est ainsi une violation du traité de Versailles et qui aboutit en mars 1936 à l'occupation de la Rhénanie par l'armée allemande et à sa remilitarisation. Hitler justifie cette action du fait de la signature de l'accord franco-soviétique, qu'il estime être également une violation à un accord, celui de Locarno.
Cette action allemande en Rhénanie a justifié la rédaction du document étudié. Ce document officiel est une dépêche, une sorte de compte-rendu de la situation dont François-Poncet, l'auteur du document, est le contemporain. L'auteur de cette dépêche du 9 mars 1936 est l'ambassadeur de France à Berlin et ministre des Affaires étrangères. François-Poncet est ainsi à Berlin le 7 mars 1936, jour où l'armée allemande a pénétré en Rhénanie. Il écrit par conséquent cette dépêche en réponse à l'action allemande et rappelle les événements européens, qui se sont déroulés antérieurement, dans l'objectif de placer cette action du 7 mars dans le contexte nécessaire à une bonne compréhension de la situation. Il souhaite ainsi voir le quai d'Orsay, à qui est destiné le document, répondre de manière appropriée (...)
[...] Suite à l'action allemande, la France ne réagit pas. Strasbourg se trouve pourtant désormais à portée de canons allemands. De plus, l'Allemagne n'aurait pas pu résister à l'offensive française. François- Poncet affirme ainsi dans sa dépêche du 9 mars que les propres chefs du parti national-socialisme sont convaincus de leur future défaite si les puissances européennes situées aux différentes frontières allemandes, notamment la France et l'URSS, décident de répondre militairement à la remilitarisation de la Rhénanie. Hitler avait d'ailleurs ordonné le retrait des troupes en cas d'offensive française, il est donc bien conscient des capacités de son pays et sa faiblesse militaire. [...]
[...] Toutefois, le coup de force d'Hitler a réussi puisque les puissances européennes ne répondent que faiblement. Ainsi, si le gouvernement français veut s'opposer à cette action comme les accords de Locarno le permettent, l'Angleterre ne soutient pas la France, jugeant par là cette action que peu agressive. François-Poncet estime d'ailleurs que quand les actions allemandes seront prises comme un acte de réelle agressivité, l'Angleterre réagira et que dès lors, l'Allemagne se retrouvera en mauvaise posture. François-Poncet prévoît cela dans un proche avenir puisqu'il juge que l'inaction des puissances européennes va encourager Hitler. [...]
[...] L'URSS, qui a le désir de sortir de son isolement, va se rapprocher de la France. Des négociations sont entamées entre les deux puissances et le pacte d'assistance mutuelle en cas d'agression reconnue par la SDN est signé en mai 1935. Cet accord franco-soviétique est pour Hitler une violation du traité de Locarno. Les accords de Locarno ont été signés le 16 octobre 1925 entre l'Allemagne, la Belgique, la France la Grande-Bretagne, l'Italie, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Ils sont une confirmation des frontières occidentales, rhénanes établies lors du traité de Versailles et l'Allemagne accepte la perte de l'Alsace-Lorraine. [...]
[...] En conséquence de quoi, Hitler retire l'Allemagne de la SDN en 1933 et se retire de la conférence de désarmement. Il entreprend dès lors la remilitarisation progressive de l'Allemagne, ce qui est ainsi une violation du traité de Versailles et qui aboutit en mars 1936 à l'occupation de la Rhénanie par l'armée allemande et à sa remilitarisation. Hitler justifie cette action du fait de la signature de l'accord franco-soviétique, qu'il estime être également une violation à un accord, celui de Locarno. [...]
[...] L'armée allemande passe alors à hommes, Hitler multiplie ainsi par cinq ses effectifs et viole une autre décision du traité de Versailles, qui limitait à les effectifs militaires allemands. Hitler manifeste donc sa volonté de rétablir la puissance militaire de l'Allemagne et manifeste une attitude menaçante. A cette action, plusieurs pays, notamment la France et l'Angleterre, se réunissent pour décider d'une réponse collective face à un tel comportement allemand. Toutefois, ces puissances ne se montrent en aucun cas unies face à l'Allemagne. [...]
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