George Sand, édition, XIX° siècle, Hetzel, Alexandre Cadot, traité, contrat d'édition, éditeur, journaux
"Ce document est un traité fait à Paris le 11 mai 1852 entre trois personnes. L'auteure George Sand qui s'apprête à publier deux nouveaux romans, La filleule et Mont-Revêche, Pierre-Jules Hetzel, éditeur-libraire, qui s'occupe de défendre les intérêts de Madame Sand, et Alexandre Cadot qui a en charge la publication d'une édition in-8° des deux romans cités.
Il s'agit donc d'un texte officiel qui comporte des accords reconnus et acceptés par les trois personnes concernant des points juridiques et financiers sur les oeuvres que Madame Sand s'apprête à publier.
Pour rappel, George Sand (1804-1876), de son véritable nom Aurore Dupin, est une écrivaine du XIXe siècle. Lorsqu'elle publie La filleule et Mont-Revêche, elle est déjà une auteure reconnue, d'où ses contrats avantageux qu'elle peut ..."
[...] Sachant qu'il va déjà verser francs pour les textes, il doit désormais en dépenser le moins possible pour le reste afin d'espérer faire le maximum de bénéfices. Ce traité est donc le résultat d'une vraie négociation entre chacun des acteurs. George Sand et Hetzel qui la représente sont liés par des liens commerciaux véritables. On constate qu'elle a toujours besoin d'un homme d'affaire (que ce soit Émile Aucante par la suite) pour la représenter et négocier ses droits à son avantage. Un auteur soumis à l'éditeur? [...]
[...] Après cela, George Sand pourra, si elle le souhaite, publier d'autres éditions des deux romans. On observe que le délai de publication s'avère beaucoup plus long que pour les journaux qui n'ont pour la publication du dit roman, [qu']un délai de six mois à partir du jour de la remise du manuscrit On constate également qu'un délai est fixé pour la correction. L'auteure ne dispose en effet que de huit jours pour renvoyer les épreuves corrigées (ligne 36). De plus, comme le montre le document celles-ci doivent être expédiées sous bande. [...]
[...] Son coût de fabrication s'avère par conséquent plus élevé c'est pourquoi elle ajoute Il est bien entendu que, s'il y avait une différence à votre détriment, je vous en tiendrais compte Ensuite, nous avons pu voir que Cadot avait le privilège de son édition pendant seize mois. Néanmoins, il est également précisé que l'auteure récupérera tous ses droits quand il ne restera plus que cinquante exemplaires de cette édition (lignes 33 à 35). Si ses livres se vendent bien, ce contrat s'annulera alors plus tôt que prévu. George Sand pourra donc publier d'autres éditions sans attendre les seize mois fixés au préalable. Le privilège de l'éditeur possède une limite de taille. [...]
[...] Cadot ne peut publier que dans un seul format, George Sand se réservant ainsi le privilège de la multi-édition pouvant exploiter au maximum ses œuvres en publiant chez d'autres éditeurs dans d'autres éditions. George Sand constitue quelque part un cas particulier de part les bonnes relations qu'elle entretient avec son principal éditeur, Pierre Jules Hetzel. Tout deux, par l'échange de lettres, établissent au préalable les droits de cette dernière. Des droits qui priment, l'auteur jouissant du dernier mot. Ce traité défend donc avant tout les intérêts de l'œuvre et de l'auteur, peut-être plus qu'aujourd'hui. [...]
[...] Elle s'interroge notamment sur le véritable intérêt de publier ses deux romans chez Cadot dans une édition de cabinet de lecture qu'elle considère comme étant une si petite[s] affaire[s] Ses œuvres illustrées seront par la suite publiées en 9 volumes édités de 1852 à 1856 et permettront à l'écrivain, déjà célèbre, de devenir encore plus populaire en publiant pour la première fois au milieu de sa carrière littéraire ses romans agrémentés d'illustrations. Hetzel sera quant à lui reconnu comme l'un des principaux acteurs du livre illustré au XIX° siècle. [...]
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