Montalembert, loi Falloux, catholicisme libéral, période de la Restauration, Charte Constitutionnelle de 1814, Révolution de Février, éducation publique religieuse
Le document soumis à notre analyse nous permet de comprendre cette nouvelle perspective, aussi bien politique que sociale, qui caractérise la société française post 1789 - mais également celle qui découle des événements de 1848. En effet, il s'agit ici de découvrir un extrait du discours prononcé par Montalembert, devant l'assemblée nationale législative lors de la séance du 17 janvier 1850. Ladite séance est particulière puisqu'elle fait suite à la première délibération des députés sur le projet de loi relatif à l'instruction publique - et elle constitue d'autant plus un préambule à la célèbre loi Falloux sur la liberté d'enseignement, votée quelques mois plus tard (le 15 mars 1850).
[...] La dénonciation de la société et de son fonctionnement même semble être le premier point qui retient notre attention dans le discours de Montalembert. Ce fonctionnement semble mettre la société face à de plus en plus d'ambitions déçues : L'éducation publique, telle qu'on la donne en France, fomente une foule innombrable d'ambitions, de vanités et de cupidités, dont la pression écrase la société. Elle développe des besoins factices qu'il est impossible de satisfaire (l.19-21). La société française semble désabusée et en proie à un mal - d'ailleurs perçu depuis plusieurs années à cause d'évènements politiques antérieurs. [...]
[...] Ainsi, Montalembert amorce le processus de libéralisation de l'enseignement et ce, par l'avènement de la loi Falloux. III. FAIRE RENTRER LA RELIGION DANS L'ÉDUCATION PAR LA LIBERTÉ : UN PROJET 5 AMBITIEUX MAIS CONTROVERSÉ A. Montalembert et le catholicisme libéral à travers les principes de la loi Falloux Montalembert axe certes son discours sur la critique de la société de son temps et sur l'importance que prend la religion au sein de cette dernière, mais un autre axe de sa plaidoirie s'articule autour du processus réformateur de l'enseignement officiel (2ème partie du discours) : J'arrive à la seconde partie de notre œuvre, à la réforme de l'enseignement officiel (l.111) ! [...]
[...] Une volonté de marquer les esprits de l'élite législative L'argumentation de Montalembert, dans son discours de la séance du 17 janvier 1850, est particulière. En effet, on retrouve ici le travail précis d'un orateur dont la volonté est d'ancrer de façon durable - et donc, d'avoir plus d'impact - son discours dans les esprits des députés de l'Assemblée nationale législative ! Montalembert commence son discours en exposant de façon claire et concise le sujet même de ce dernier (mise en contexte de la ligne 1 à : J'ai fait pendant vingt ans la guerre à l'enseignement officiel dont vous avez entendu l'apologie aujourd'hui, et depuis un an je négocie avec les anciens défenseurs de cet enseignement un traité de paix, qui est en ce moment soumis à votre ratification Cette phrase permet surtout de comprendre dès le départ la position antagoniste que Montalembert tient par rapport à des enjeux liés à l'enseignement officiel et qui occupent la société française de son temps. [...]
[...] Cette phrase permet surtout de comprendre l'importance accordée à la religion par Montalembert, puisque cette dernière est symbole d'autorité. Les français de 1848 sapent donc cette dernière afin de la substituer par le socialisme (vu précédemment) : On a donné au peuple le socialisme pour religion, parce qu'il lui faut une religion, au peuple ; vous le dites tous (l.71-72). Or pour Montalembert, la religion reste très importante et permet même de caractériser un certain modèle de société ancienne - corrélation entre religion et état, principalement sous le régime monarchique. [...]
[...] Le projet de la loi Falloux est ambitieux et semble marquer le début d'une vision revisitée concernant l'enseignement mais dès sa promulgation le 15 mars 1850, de vives oppositions naissent et notamment chez les députés légitimistes qui se rallient aux bonapartistes et aux catholiques intransigeants pour rejeter le texte de loi. De plus, quelques années plus tard en 1871, c'est l'échec complet de cette politique : une guerre civile éclate à Paris, une insurrection se dresse contre le gouvernement ; la Commune de Paris Semaine Sanglante noie tout espoir de mettre en place de façon durable la loi Falloux. [...]
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