Ce qui frappe au premier abord chez Chateaubriand, ce sont les multiples facettes souvent contradictoires de celui que Baudelaire surnommera plus tard le « Prince du Dandysme ». Né sous Louis XV en 1768 et mort sous la seconde république en 1848, Chateaubriand est aujourd'hui reconnu comme une figure du romantisme. Théophile Gautier le définit comme celui qui « restaura la cathédrale gothique, rouvrit la grande nature fermée, inventa la passion moderne ». Cependant cette définition n'évoque pas ce à quoi Chateaubriand tenait le plus dans sa vie : le personnage politique. Il devient officier militaire à l'âge de 18 ans et sera même présenté à Louis XVI en 1787 (...)
[...] Et son projet romantique de se mettre à la recherche de son moi mystérieux et de se faire témoin de son temps donnera une œuvre aussi complexe que son auteur qui cherche tout au long de celle-ci à chercher l'unité dans son existence. Il demeure cependant une figure centrale du XIXe siècle, considérée comme le pape des romantiques qui aura vécu le mal du siècle Alors si l'on veut expliquer les évolutions il convient d'embrasser les évolutions idéologiques du XIXe siècle et de considérer les avancées qui ont été faites. Malgré tout ce que l'on peut croire, Chateaubriand était bel et bien un homme de son temps. [...]
[...] Cet ouvrage paraît dans une France où le Consulat vient de rouvrir la cathédrale Notre-Dame au culte. Il est réédité en 1803 et adressé au Citoyen Premier Consul et un extrait de la dédicace à Bonaparte est présenté en document 1. Chateaubriand remercie Napoléon d‘avoir rétabli le culte. Cependant quand on compare l'Essai sur les Révolutions qui ne sera connu en France que bien plus tard, et le Génie du Christianisme, on peut s'étonner du renversement de Chateaubriand, que lui- même explique par le double deuil de sa mort et de sa sœur. [...]
[...] Chateaubriand est promu ministre de France au Valais. Mais l'exécution du Duc d'Enghien le 21 mars 1804 (celui-ci est exécuté car on lui reproche de fomenter un attentat contre la personne de Bonaparte. Il sera exécuté, cependant sa mise à mort n'a que peu d‘intérêts et le premier consul sera accusé d'avoir voulu mettre à mort des derniers représentants de la maison de France) met immédiatement fin aux relations entre le futur empereur et Chateaubriand. Celui-ci remet sa démission à Talleyrand et devient un opposant de l'Empire, liant sa destinée à la restauration de la monarchie, mais en restant en exil dans son domaine acheté près de Sceaux dit La vallée aux Loups (photo) C'est pourtant bien Napoléon qui, pour déplaire aux idéologues impose l'élection de Chateaubriand à l'Académie Française. [...]
[...] Il était apparenté au courant politique ultraroyaliste.), rapproche d'ailleurs Chateaubriand de la cours de Louis XVIII et il se voit confier grâce à Villèle (ministre du courant ultra qui mit en place une politique particulièrement réactionnaire) le poste d'ambassadeur à Berlin en 1821, puis à Londres en 1822. Après avoir participé au congrès de Vérone, il devient ministre des Affaires étrangères. C'est lui qui mène à bien l'expédition visant à rétablir les Bourbons d'Espagne sur le trône face à un gouvernement libéral . C'est le sommet de sa carrière politique qui se verra brutalement interrompue, Chateaubriand est renvoyé car trop dangereusement ambitieux. [...]
[...] Les jours de juillet font renaître en Chateaubriand le légitimiste et il réaffirme son soutient à la branche aînée des Bourbons. Démissionnant de la Chambre des pairs, il attaque Louis-Philippe dans De la Restauration et de la monarchie élective en 1831 en l'écrasant de son mépris. Il est solidaire de la Duchesse du Berry sans pour autant cautionner son action. En effet, l‘épouse de feu le duc de Berry assassiné en 1820 voulait reprendre le pouvoir en qualité de Régente pour assurer l‘héritage de ses fils, derniers représentants de la Maison Bourbon de France. [...]
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