« Le syndicalisme est le mouvement […] qui veut parvenir à la pleine possession de ses droits sur l'usine et sur l'atelier. […] cette conquête sera le produit de l'effort personnel et direct exercé par le travailleur ». Cette définition du syndicalisme est donnée par Victor Griffuelhes, Secrétaire général de la Confédération Générale du Travail de 1902 à 1909. Elle met en avant le but du syndicalisme, la domination du prolétariat, mais aussi sa méthode, le soulèvement des travailleurs eux-mêmes. Cette définition éclaire donc bien l'esprit de la Charte d'Amiens, texte voté lors du IXe Congrès de la CGT qui s'est déroulé du 8 au 16 octobre 1906 dans une école des faubourgs d'Amiens. Cette Charte met donc en avant le rôle du syndicalisme et plus particulièrement de la CGT. Celle-ci est née en 1895 et ne comprend en 1906 que 200 000 adhérents sur 6 millions de travailleurs, faisant d'elle une des confédérations nationales aux effectifs les plus réduits d'Europe.
Les revendications sont nombreuses du côté des ouvriers qui ont depuis 1884 le droit de créer des syndicats (Loi Waldeck-Rousseau) De plus, en 1905, l'unification des deux partis socialistes français a eu lieu donnant naissance à la Section Française de I' Internationale Ouvrière. Il y a un regain des luttes ouvrières sous forme de manifestations ou de grèves comme ce fut le cas à la mine de Courrières le 10 mars 1906, où on dénombra 1630 victimes. Le mouvement ouvrier s'impose donc et il devenait indispensable de délimiter le rôle, les objectifs, et les méthodes d'actions de la CGT, syndicat qui encadre ces ouvriers. On peut alors se poser la question suivante : pourquoi la Charte d'Amiens est-elle devenue un texte de référence pour le syndicalisme français aujourd'hui ?
[...] La charte d'Amiens Le syndicalisme est le mouvement [ ] qui veut parvenir à la pleine possession de ses droits sur l'usine et sur l'atelier. [ ] cette conquête sera le produit de l'effort personnel et direct exercé par le travailleur Cette définition du syndicalisme est donnée par Victor Griffuelhes, Secrétaire général de la Confédération Générale du Travail de 1902 à 1909. Elle met en avant le but du syndicalisme, la domination du prolétariat, mais aussi sa méthode, le soulèvement des travailleurs eux- mêmes. [...]
[...] On peut aussi noter que les ouvriers rejettent de plus en plus le patronat, adoptant le drapeau rouge de l'Internationale en contestation vis-à-vis du paternalisme patronal. Cet objectif qui est au fondement de la lutte syndicale mais qui n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme s'accompagne d'un objectif plus profond, un but ultime. Transformation sociale de la société la disparition du salariat et du patronat : but ultime pour les syndicalistes révolutionnaires il prépare l'émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste : pour atteindre ce but ultime il faut que le travailleur reçoive le bénéfice de son travail ainsi que la maîtrise des conditions de production en possédant les lieux, les machines, les produits du marché. [...]
[...] Le refus de la subordination étatique l'action économique doit s'exercer directement contre le patronat : l'action syndicale ne doit pas être insurrectionnelle et elle doit s'organiser sur le terrain puisque les décisions de l'Etat ne sont pas toujours respectées (seulement 110 inspecteurs du travail en 1900). -Aucune allusion à la France ou au Français : les militants de la CGT s'opposent au nationalisme -Le syndicat deviendra dans l'avenir le groupement de production et de répartition : il n'y a aucune place pour l'Etat, le syndicat sera au cœur de la nation. [...]
[...] Ainsi, elle devient une sorte de guide. De plus, elle affirme l'indépendance des syndicats, qui avant la Charte, était source de querelles. En d'autres termes, cette Charte forme le syndicalisme français. En France, la Charte d'Amiens est régulièrement citée par la majorité des syndicats qui y ôtent cependant le contenu révolutionnaire. [...]
[...] Le mouvement ouvrier s'impose donc et il devenait indispensable de délimiter le rôle, les objectifs, et les méthodes d'actions de la CGT, syndicat qui encadre ces ouvriers. On peut alors se poser la question suivante : pourquoi la Charte d'Amiens est-elle devenue un texte de référence pour le syndicalisme français aujourd'hui ? Nous verrons dans une première partie que la Charte d'Amiens rappelle les idéologies fondamentales du syndicalisme puis dans une seconde partie les buts et méthodes de celui-ci. Enfin, nous verrons dans une troisième partie ce qui fait la particularité de cette Charte et sa portée aujourd'hui : l'affirmation de l'indépendance des syndicats. [...]
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