David Garrioch est docteur en histoire à l'Université d'Oxford et professeur d'histoire à l'Université Monash (Australie) depuis 1984. Spécialiste en histoire européenne française du XVIIIe et XIXe siècle, l'auteur analyse et tente d'expliquer, dans son texte, La bourgeoisie parisienne au début du XIXe siècle : le cas du faubourg Saint-Marcel, l'essor et le développement de la bourgeoisie parisienne en corrélation avec le développement du système social, politique et économique de l'époque. Pour en arriver à ses fins, l'auteur utilisera, comme cadre analytique, le miséreux faubourg Saint-Marcel qui selon lui, fut l'un des berceaux de ce qui va devenir une oligarchie bourgeoise extrêmement polyvalente.
[...] Selon l'auteur, les familles bourgeoises auraient été incapables d'amasser autant de richesse sans la corrélation de la Révolution et de l'Empire[iii], qui créa un contexte (Révolution - changements majeurs - abolition des corporations) et une dynamique (l'Empire - les guerres et les contrats militaires, le Blocus) favorable à l'épanouissement et l'enrichissement de plusieurs familles bourgeoises parisiennes. De plus, la Révolution permit une ouverture au niveau politique qui n'aurait pas été envisageable et réalisable sous l'Ancien Régime. Comme ce fut le cas pour Joseph Salleron, qui représenta le district de Saint-Jean-en-Grève en 1789 et fut membre des Amis de la Constitution en 1790[iv]. [...]
[...] À l'époque, entre 1814 et 1827, faire partie de la garde nationale rimait avec prestige et le rang d'officier octroyait un certain pouvoir à la fois symbolique et réel sur les civils[vi]. Ses rangs étaient également fermés aux ouvriers et aux artisans donc se traduisirent par une occupation plutôt bourgeoise de la garde. En l'an IX, quarante-huit bureaux de bienfaisance voient le jour. Ses bureaux œuvraient surtout dans le domaine social en surveillant, par exemple, les écoles publiques, mais aussi ils avaient le pouvoir d'accorder des médicaments, des couvertures et autres items aux plus démunis[vii]. [...]
[...] On peut affirmer que cette classe exerçait un certain pouvoir contrôle et bénéficiait d'un accès privilégié à l'autorité de l'État de par leur statut de notable[viii]. Pour qu'une classe existe, il faut que les gens qui la constituent puissent s'identifier à elle, mais aussi, ils doivent agir en tant qu'alliance et donc réagir différemment avec les autres groupes[ix]. Selon l'historien, il faut plus que la présence d'une oligarchie pour légitimer la distinction nette d'une classe. Ces alliances liens dépassent les limites d'un seul quartier. [...]
[...] De façon générale, plus la famille était riche, plus les liens extérieurs au faubourg étaient nombreux[x]. Plusieurs éléments aidaient également la cohésion de la classe bourgeoise, par exemple, les idéologies politiques et sociales qui ont amené les changements sociétaux observés, la philanthropie, avec le lien de dépendance entre ouvriers et patrons, la religion,[xi] etc. Bref, qu'un amalgame complexe de valeurs, principes, idéologies, attitudes, comportements caractérisait aussi la classe bourgeoise. Pour conclure, l'hypothèse avancée par David Garrioch est donc que les conditions qui permettent aux bourgeois de se constituer en tant que classe existent depuis le début du XIXe siècle. [...]
[...] Commentaite de texte : La bourgeoisie parisienne au début du XIXe siècle : le cas du faubourg Saint-Marcel - David Garrioch David Garrioch est docteur en histoire à l'Université d'Oxford et professeur d'histoire à l'Université Monash (Australie) depuis 1984. Spécialiste en histoire européenne française du XVIIIe et XIXe siècle, l'auteur analyse et tente d'expliquer, dans son texte, la bourgeoisie parisienne au début du XIXe siècle : le cas du faubourg Saint-Marcel, l'essor et le développement de la bourgeoisie parisienne en corrélation avec le développement du système social, politique et économique de l'époque. [...]
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