L'année 1923 est pour la jeune République de Weimar celle de toutes les crises, menant le pays au bord de l'effondrement, tant sur le plan intérieur qu'extérieur. L'Allemagne doit notamment faire face à la crise économique causée par l'hyperinflation de sa monnaie, mais aussi à l'occupation de la Ruhr par ses ennemis d'hier les Français et le gouvernement doit également lutter contre les poussées extrémistes qui ulcèrent le Reich. C'est donc dans une situation plus que préoccupante que Gustav Stresemann prend ses fonctions de chancelier le 13 août 1923.
En quoi Stresemann montre-t-il dans ce texte que les mesures prises par son cabinet durant cent jours ont permis au Reich de commencer à sortir de la crise malgré l'impopularité du gouvernement ?
[...] Le gouvernement formé par Gustav Stresemann suite à sa nomination à la chancellerie ne comporte pas qu'un seul parti politique. Au contraire, il est constitué de membres des partis dits de la coalition de Weimar à savoir le SPD, parti social-démocrate de gauche, mais également le Zentrum qui représente les démocrates chrétiens de droite et le DDP, Deutsche Demokratische Partei, parti démocratique de la droite bourgeoise. Ces trois partis ont formé une coalition, car aucun d'entre eux ne possède la majorité absolue au Reichstag. [...]
[...] Toutefois, on peut préciser que des actes de sabotage persistent après le 23 septembre 1923 contre les soldats français, mais qu'ils sont l'œuvre de partis extrémistes, partis contre lesquels le cabinet Stresemann à également à faire face tout au long de sa durée. On apprend à la ligne 7 que le cabinet a subi l'émeute communiste en Saxe et en Thuringe Il s'agit ici de la forte influence qu'exerce le KPD, le parti communiste allemand, dans ces deux Länder, et qui lui a permis suite aux élections de 1923 d'y former des gouvernements de coalition avec le SPD, parti social-démocrate, profitant de la situation de crise. [...]
[...] Après avoir maintes fois tenté de négocier avec le président français Raymond Poincaré (1860-1934), il se voit toutefois contraint de mettre fin à la lutte pour la Ruhr (l.11) le 23 septembre 1923. Comme il l'écrit aux lignes 10-11, le président du DVP estime ainsi avoir contribué à redonner du crédit à l'Allemagne sur la scène internationale. On peut penser que les développements ultérieurs (l.11) dont il parle sont notamment un rapprochement avec la France, avec laquelle le Reich avait rompu toute relation diplomatique suite à l'invasion de la Ruhr, de même qu'avec la Belgique. [...]
[...] Cet équilibre budgétaire est loin d'être acquis à l'arrivée du gouvernement Stresemann, comme l'auteur l'écrit lui-même aux lignes 11-13. Ces nombreuses dépenses dont il parle sont notamment les réparations que doit payer l'Allemagne aux pays vainqueurs de la Première Guerre mondiale, mais aussi et surtout le financement de la résistance passive dans la Ruhr depuis le mois de janvier 1923. En parallèle, les recettes sont nettement affaiblies du fait de la perte de territoires suite à la défaite de la guerre et qui fournissaient une production non négligeable au pays, mais également à cause de la résistance passive de la Ruhr qui fait énormément diminuer la production de ce centre industriel vital pour le Reich. [...]
[...] Ensuite, on peut considérer que l'ex-chancelier remercie son cabinet lorsqu'il évoque aux lignes 11 et 20 le courage qu'il a eu de prendre les mesures nécessaires pour sortir de la crise. On pourrait dire qu'il réhabilite lui- même le gouvernement dont il a été le chef durant cent jours, surtout lorsqu'il insiste sur le bilan positif qu'il tire de son action à la ligne 4 et en le résumant aux lignes 17-19. Il explique en quelque sorte par ces phrases que son cabinet et lui ont fait le sale boulot qu'aucun gouvernement précédent n'avait voulu faire pour assainir et pacifier le pays. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture