Attachés militaires français, Japon, armée japonaise, Indochine, Antikomintern, Kwantung
Dans les années 30, les attachés militaires français eurent des difficultés à connaître les intentions des Japonais compte tenu de la faiblesse des moyens accordés. De même, les Japonais se méfiaient de ces attachés venus de l'étranger. Mais un échange de renseignements sur l'armée rouge entre 1932 et 1934 a pu s'établir jusqu'à ce que le France se rapproche du régime soviétique et en 1935, la signature du pacte Antikomintern. Par la suite, les efforts français se concentrent sur l'évaluation de l'expansionnisme japonais et se demandent s'il pouvait porter menace aux possessions françaises.
[...] Année 1938, le contre-espionnage français prit des mesures contre des officiers japonais jugés espions. Il était même craint qu'en cas de guerre contre l'Allemagne, ces espions se livrent à des actions de sabotage. De fait l'attaché japonais fut surveillé par la Section de Centralisation du Renseignement qui prêtait d'ailleurs particulièrement attention à la ville de Paris et ses points vulnérables et au dispositif armé. Il chercha également au cours de l'été 1938, à se procurer la carte de la ville auprès d'organismes publics, mais sans succès. [...]
[...] L'amitié entre étrangers et élèves japonais était également interdite. Mais à cette date, les attachés notèrent déjà le dévouement caractéristique des officiers japonais de l'époque envers leur empereur, qui allaient ensuite former le haut commandement. Toutefois Mast jugea que la formation tactique était insuffisante. L'observation de l'étranger n'était que le seul progrès notable, à nuancer, car le haut commandement, très confiant en lui-même, n'en tira pas totalement les bénéfices. L'attaché militaire Thiébault note que l'armée était très performante au niveau matériel bien que l'utilisation combinée de l'infanterie et de l'artillerie ne semblaient pas être à jour selon Mast et l'attaché militaire allemand Ott et son orgueil la poussa à conclure qu'elle n'avait rien à apprendre. [...]
[...] Quant aux tendances politiques, les attachés français notèrent une radicalisation dès les années 30. Mast notait qu'en 1934, le pouvoir était aux mains de certains penseurs et les chefs se contentaient de suivre leur ligne orientée sur la sphère de coprospérité Pan asiatique. Les plus actifs œuvraient dans l'armée du Kwantung, cette même armée qui subira une défaite en 1939. Elle avait un certain contrôle vis-à-vis des fonctions régaliennes et économiques du pays. Son état-major avait tendance à vouloir s'impliquer dans la politique étrangère, surtout envers la Chine et l'URSS. [...]
[...] Ceci aboutira par exemple à la prise de Singapour en 1942 aux Anglais. La guerre était proche : des informations de l'attaché naval à Londres à Mast firent état d'importations inquiétantes de ressources pétrolifères depuis l'année 1938. Mast en conclut que le Japon se constituait là des réserves. Les attachés militaires à Tokyo et le commandement en Indochine estimaient la menace japonaise à un haut niveau. La méfiance et la documentation apportées poussèrent donc l'Indochine à créer un exercice de défense de l'Union indochinoise dès 1937. [...]
[...] Les attachés militaires français au Japon - Revue historique des Armées, pp. 83-94 I. De nombreux obstacles au renseignement français. Dans les années 30, les attachés militaires français eurent des difficultés à connaître les intentions des Japonais compte tenu de la faiblesse des moyens accordés. De même, les Japonais se méfiaient de ces attachés venus de l'étranger. Mais un échange de renseignements sur l'armée rouge entre 1932 et 1934 a pu s'établir jusqu'à ce que la France se rapproche du régime soviétique et en 1935, la signature du pacte Antikomintern. [...]
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