Chute du mur de Berlin, mur de Berlin, « Effondrement », Le Monde, 11 novembre 1989, Allemagne, Allemagne de l'Est, Allemagne de l'Ouest, Mstislav Rostropovitch, Günter Schabowski
Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 novembre 1989, le monde entier assiste, notamment grâce aux postes de télévision, à la fabrique de l'Histoire en direct. Les images du violoncelliste soviétique Mstislav Rostropovitch improvisant un concert au pied du mur font alors le tour du monde. Le mur de Berlin s'effondre après plus de 28 ans d'existence. L'ambiance sur place est à l'euphorie, mais les gouvernements des grandes puissances du monde sont partagés entre l'espoir et la crainte des conséquences de la chute du mur. Les médias se font eux aussi l'écho de cette ambivalence.
[...] Enfin, dans la nuit du 9 au 10, mais jusqu'au 11 novembre, c'est l'émotion qui domine. Le mur de Berlin est alors le symbole matériel du rideau de fer, coupant une nation en deux. Construit en 1961, le mur est responsable d'au moins 136 morts selon le site officiel de la ville de Berlin. Plus qu'un simple mur frontalier, il était donc perçu comme un lieu de mort. La chute du mur de Berlin ne peut cependant pas être considérée comme le simple fruit du hasard. [...]
[...] Les conséquences de la chute du mur apparaissent clairement, et ce dès le 11 novembre, comme critiques à l'échelle européenne. L'équilibre des forces, par la redéfinition des frontières et du régime est-allemand, est remis en cause. Enfin, la chute de mur de Berlin représente moins la fin d'un régime que le début du démantèlement du bloc soviétique tout entier, vers lequel doit se tourner la construction européenne. [...]
[...] Les brèches ouvertes dans le mur de Berlin ne sont en fait que la suite logique de failles existantes dans le bloc de l'est. L'article du Monde fait ainsi référence à deux Etats, la Pologne et la Hongrie. C'est le 31 août 1980, à Gdansk, en Pologne, qu'est fondée une Union de syndicats polonais à caractère fédératif, Solidarnosc. Dirigé par Lech Walesa, Solidarnosc s'oppose ouvertement bien que clandestinement au régime communiste en place dans la République populaire de Pologne pendant les années 1980. [...]
[...] Dans son dernier paragraphe, l'article du Monde souligne le caractère historique de la chute du mur de Berlin qui va redéfinir les frontières de l'Europe et donc son équilibre géopolitique. Il fait d'ailleurs référence à une rencontre à Malte entre le président Bush et Mikhaïl Gorbatchev qui pourrait s'intituler de Yalta à Malte La conférence de Yalta, qui a eu lieu du 4 au 11 février 1945, avait pour objectifs de régler le sort de l'Europe après la victoire des Alliés et de garantir la stabilité et l'équilibre des pouvoirs après la victoire. [...]
[...] Ainsi, l'article souligne un enjeu majeur, celui de la survie ou non du régime est-allemand. Dans le quatrième paragraphe, Le Monde estime que le régime de M. Krenz est faible comme le montrent ses concessions consenties que sont la libre circulation et des élections libres comme l'explique l'article, mais aussi sa volonté de démilitariser la société est-allemande. Il s'inscrit alors dans la dynamique réformatrice de Mikhaïl Gorbatchev. La chute du mur de Berlin est un évènement important et soudain, qui brise le processus de réformes sur un temps plus long. [...]
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