Les arbres en parlent encore, Calixthe Beyala, 2002, style d'écriture, écriture postcoloniale, fiction postcoloniale, genre romanesque, conception occidentale, genre romanesque africain, écrivains africains, type de roman, forme littéraire, hybridité postcoloniale, coutumes africaines, cultures européennes, culture, intertextualité, déconstruction, comportement déconstructif, perspective postcolonialiste
Dans son roman intitulé « Les arbres en parlent encore », si nous essayons d'évoquer un peu le style, Beyala avait pour ambition de briser le genre romanesque tel qu'il existe dans la conception occidentale et elle a voulu également voir s'il était possible de créer un genre romanesque africain, initiative qui requiert une certaine gymnastique intellectuelle de la part des écrivains africains francophones. Elle ambitionnait de fonder un nouveau type de roman.
En réalité, dans une oeuvre de fiction postcoloniale, les auteurs renversent les formes littéraires coloniales qu'ils estiment impériales et patriarcales. C'est d'ailleurs ce que Beyala entreprenait de réaliser à travers les romans qu'elle a publiés, entre autres celui que nous étudions en ce moment.
[...] C'est d'ailleurs ce que Beyala entreprenait de réaliser à travers les romans qu'elle a publiés entre autres celui que nous étudions en ce moment. En vérité ces formes occidentales changent d'aspect au contact du style littéraire des écrivains anciennement colonisés et le résultat de cette fusion est double : un genre littéraire hybride ou une prétention à une innovation de ce même genre. Le style hybride naît de la métamorphose des concepts centristes avec ceux des périphéries. Ces deux concepts cohabitent, ce qui entraîne une hybridité des écrits des ex-colonisés. [...]
[...] En un mot, ce développement industriel que les Occidentaux prétendent apporter à l'Afrique est en grande rupture avec la réalité consciente, totalement illusoire. Calixthe Beyala dénonce ici l'utopie du discours occidental. Déconstruction et intertextualité La théorie du genre est brièvement expliquée lorsque la mère d'Edène arrive à s'affranchir de sa condition permanente de femme soumise. La perspective postcolonialiste africaine y est également illustrée à travers la volonté commune du peuple de se débarrasser une bonne fois pour toutes des idéaux occidentalistes et de revenir à leur source, de supprimer toutes les pratiques européocentristes consistant à écarter les périphéries du centre. [...]
[...] L'œuvre L'auteur en s'effaçant progressivement attribue déjà au début de l'incipit à un personnage, Edène, la fonction de narratrice. À travers ce personnage, on y raconte l'histoire de communautés africaines disséminées et divisées entre le respect et la volonté de se conformer à la tradition et la conversion à la modernité. Edène y évoque son père, Assanga Djuli, qui a pu parvenir à résister à l'envahisseur occidental. L'auteur fait directement impliquer le personnage d'Edène dans une narration autodiégétique : « Moi Edène, sa fille (la fille d'Assanga Djuli), je vous raconterai son histoire qui n'est autre que celle de l'Afrique ramassée entre tradition et modernité. [...]
[...] Dans l'intertextualité, nous pouvons parler aussi de la parodie, des mythes, des proverbes, de la carnavalisation et du syncrétisme. Dans les œuvres postcoloniales, ces éléments typologiques abondent et inondent les styles respectifs des auteurs anciennement colonisés par les idéaux impériaux qui jusqu'au moment où on parle se trouvent ancrés dans leurs us et coutumes notamment dans leur civilisation littéraire. Malgré la volonté de la déconstruction littéraire et le détachement aux conceptions occidentales pour une future souveraineté dans la littérature, le contenu des écrits africains est encore empreint d'allusions eurocentristes d'où l'hybridisme des œuvres de l'esprit. [...]
[...] ) » On est en présence d'une narration autodiégétique étant donné que le narrateur fait partie des personnages protagonistes de la diégèse, c'est-à-dire l'histoire, assume son propre rôle dans la narration qu'il établit. L'utilisation des pronoms personnels « moi » et « je » confirme le caractère autodiégétique de cette narration. Par ailleurs, ce même narrateur est également présent dans l'histoire qu'il raconte lui-même. Autrement dit, son statut autodiégétique peut être renforcé par un nouveau statut narratif. Il s'agit d'une position homodiégétique. Dans ce cas, la narration revêt deux formes simultanément : narration homodiégétique et autodiégétique. [...]
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