Appel au peuple, Louis-Napoléon Bonaparte, coup d'État, légitimer son coup d'état, duc de Reichstadt, constitution, assemblée, sûreté de la Nation, cycle révolutionnaire, construire un état durable, suffrage universel, souveraineté populaire
La grande gloire de Napoléon III aura été de prouver que le premier venu en s'emparant du télégraphe et de l'imprimerie nationale peut, gouverner une grande nation (C. Baudelaire). L'Appel au Peuple que nous allons vous présenter est l'une des trois proclamations rédigées par Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851. Rédigé au Palais de l'Élysée, le texte est une affiche de propagande imprimée en quantité quelques heures après le coup d'État puis affichée partout dans la capitale pour annoncer aux Parisiens les mesures qui viennent d'être prises à l'encontre du pouvoir législatif ainsi que celles qui vont suivre.
[...] Louis-Napoléon se targue de plus d'être intègre aux lignes 9 et 10 lorsqu'il dit avoir respecté la Constitution malgré tous les travers qu'il peut lui reprocher. Au passage, il gonfle le chiffre des suffrages l'ayant élu en 1848, car ce ne sont pas 6 millions d'électeurs qui l'ont élu, mais 5 millions et demi. Il opère en même temps un amalgame en pensant que sa victoire éclatante est due au mécontentement des citoyens face à cette Constitution et qu'ils comptent donc concéder plus de pouvoir au président. [...]
[...] Ainsi, malgré le fait que Louis-Napoléon Bonaparte utilise une bonne rhétorique dans ce texte, tant dans la critique que dans l'annonciation de son projet de réforme, il en vient à appeler le seul corps véritablement capable de lui donner sa légitimité dans ce coup d'État : le Peuple. III. Le peuple, outil nécessaire de confirmation A. La mise à profit de l'affection du peuple Ce dernier est central tout au long du texte. En effet, l'ouverture se fait sur ce mot « appel au Peuple ». [...]
[...] Tout d'abord, il propose « un chef responsable nommé pour 10 ans ». Ce dernier dispose d'un pouvoir quasi monarchique. Ainsi la justice est rendue en son nom, il a l'initiative des lois, un veto absolu, ainsi qu'une maîtrise totale de la Constitution. Il annonce ensuite « des ministres dépendants du pouvoir exécutif seul ». Leur pouvoir est très restreint, car ils ne pourraient pas accéder à la sphère législative et ne dépendraient que du seul chef de l'État. Ils seraient donc seulement là pour assurer la mise en application de la politique présidentielle. [...]
[...] De Napoléon 1er à Louis-Napoléon Bonaparte Aux lignes 35 et 36, Bonaparte présente l'héritage napoléonien comme un modèle à suivre « Ce système créé par le Premier consul au commencement du siècle a déjà donné à la France le repos et la prospérité, il les lui garantissait encore. Telle est ma conviction profonde ». Lorsqu'il évoque « ce système créé par le premier consul », il fait référence au Consulat qui sous la direction de Napoléon 1er met un terme aux troubles postrévolutionnaires qui agitent le pays, en pratiquant une politique de conciliation des différents partis. [...]
[...] Son mandat touchant à son terme, il mène un coup d'État en 1851 afin de se maintenir au pouvoir. Un an plus tard, il restaure l'empire avec l'approbation du peuple exprimé par plébiscite. Son règne est marqué de deux phases distinctes. Il donne tout d'abord un caractère autoritaire au régime, avant de prendre la voie d'un empire libéral vers 1859. À la suite de la défaite de Sedan contre la Prusse en septembre 1870, l'empire s'effondre et Napoléon III s'exile en Angleterre où il meurt en 1873. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture