Pierre Milza, né le 16 avril 1932, est un grand historien français. Agrégé d'histoire, Docteur ès lettres, c'est un spécialiste de l'Italie contemporaine et plus précisément du fascisme. Il est professeur émérite des Universités à l'Institut d'études politiques de Paris et membre du conseil scientifique de l'Institut François-Mitterrand. Par ailleurs il est l'auteur de célèbres manuels de la collection Initial chez Hatier, en collaboration avec Serge Berstein.
Rares sont les historiens qui relient directement dans une même réflexion la guerre franco-prussienne et la Commune de Paris. Ces pages noires de notre histoire semblent avoir été pendant longtemps délaissées des travaux des historiens, puisque ce livre semble être le premier à « vulgariser » ces évènements majeurs pour le grand public. Ainsi, le débat historiographique est presque absent de l'ouvrage, et l'historien cherche plutôt à humblement porter sa « pierre à la connaissance » d'une « période qui a vu naître, dans l'incertitude et les souffrances de l' « année terrible», cette république en sursis, que les républicains mettront près de dix ans à asseoir sur des bases solides ».
Dans le sillage de la thèse de l'historien allemand Becker qui voit le déclenchement de la guerre à travers le piège espagnol tendu par Bismarck plus que du fait de la nervosité de Napoléon III, Pierre Milza nous fait traverser une guerre sanglante. De son déclenchement diplomatique jusqu'à l'armistice, de ce conflit qui renversa un Empire pourtant jugé solide, Pierre Milza nous laisse entrevoir les tactiques militaires par des cartes ludiques, nous donne un aperçu de ces six mois riche de précisions – l'heure exacte, le climat, l'état mental des personnalités – appuyé d'extraits archivistiques insérés dans le récit historique.
[...] Garibaldi et sa troupe obtiennent des demi-victoires. Depuis le 5 janvier, les Allemands bombardent la capitale et le 22 janvier, journée noire pour les armées françaises sur tous les fronts, les maires de Paris décident de débuter les négociations d'une capitulation. Un climat pré-insurrectionnel s'installe dans la capitale contre le gouvernement . Gambetta le 21 janvier est lui aussi partisan d'une capitulation. J. Favre signe le 26 janvier la convention d'armistice assortie d'un cessez-le-feu qui fut aussitôt appliqué. Le lendemain furent négociées les conventions militaires. [...]
[...] On attend les effets de la Providence, d'une défaite prussienne alors que cette possibilité est depuis longtemps éloignée. L'esprit de 1792 est bien présent et malgré le spectre de l'espionnage, l'inflation des denrées, les difficultés pour se loger, l'atmosphère n'y semble pas désagréable. La gauche tente de tirer profit de la situation en activant les débats des inégalités sociales. L'ordre est maintenu malgré une garde nationale peu encline à respecter les ordres, qui déserte les postes dans un climat de forte politisation au sein de la capitale. [...]
[...] Toutefois après avoir atterri il réussit à déjouer les forces prussiennes et à atteindre Reims puis Tours avec l'aide de paysans. Gambetta s'impose alors à la tête de la Délégation et doit conduire une mission difficile : il doit reconstituer une armée capable de venir en aide à la capitale encerclée de toutes parts par les armées de la Confédération. On l'accuse de mener une dictature à la romaine en province et nombreux sont ses opposants qu'ils soient bonapartistes, royalistes et autres tandis que le gouvernement provisoire lui reproche plutôt son immobilisme que sa vigueur à rassembler les forces pour mener une guerre à outrance. [...]
[...] Le projet Niel qui avait les faveurs de l'Empereur, mêlait la technique prussienne avec le statu quo numérique de l'armée impériale. Nombreux sont les généraux qui rejetaient l'idée d'une levée en masse La loi fut finalement votée réintroduisant le tirage au sort, le remplacement et le vote annuel par le Corps législatif d'un contingent. Cela constitue un pas en arrière, voire un retour à la case départ : l'armée impériale juste avant la guerre n'a su prendre les mesures stratégiques pour améliorer sa structure et son efficacité. [...]
[...] Ce dernier demande du temps et de la préparation. Néanmoins, la première offensive est victorieuse à Coulmiers le 24 octobre et redonne le moral au gouvernement comme à Léon Gambetta. Toutefois ce sera bien la seule victorieuse que l'armée de la Loire. Les hommes se confortent dans l'hallucination d'un remake de 1792. Peu après le général préfère passer à la défensive ce que Gambetta accepte bien que Paladines semble maltraiter les petits- enfants de Valmy Pour les détenteurs du pouvoir, le poids de la Providence dans leurs réflexions et stratégies est considérable. [...]
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