Otto von Bismarck est, depuis son passage à la tête de la Prusse, l'un des plus fascinants personnages de l'histoire de l'Allemagne contemporaine. Objets de nombreuses études, l'homme divise les historiens. A la fois père fondateur d'un empire allemand qu'il projetait comme une extension de la Prusse, il fut aussi présenté, dans la période de l'après seconde guerre mondiale comme le porteur de la « mauvaise Allemagne ».
[...] L'Armée, une arme politique La fin du système dualiste L'extrait de ses mémoires qui nous est proposé débute ainsi « il n'était pas possible de nous pacifier par le système dualiste, le nœud gordien de la situation allemande ». En effet, à son arrivée, l'espace germanique avait de têtes qui n'avaient pas forcément la même ambition. Alors que la Prusse voulait devenir la colonne vertébrale d'une Grande Allemagne, l'Autriche quant à elle, prévoyait un équilibre des deux royaumes. Dans ce sens, l'Autriche propose une constitution avec une parlement consultatif. Rapidement, Bismarck propose un contre-projet avec un parlement élu au Suffrage Universel. Refusé, il dissuade le Roi de ne pas se rendre en Autriche. [...]
[...] A y regarder de plus prés, il semble que le poids réels des militaires est la limite réelle du pouvoir de Bismarck qui s'est révélè être plus un autocrate soucieux de maintenir la stabilité de l'Empire et non un dictature car beaucoup de contre-pouvoir reste en place, l'Armée en tête aux mains du Roi puis de l'Empereur. Pour Bismarck comme pour Langbehn ; c'est l'armée Prusse qui a réalisé l'unité de l'Allemagne et que, comme bon Junker historique, il refusera de voir la Prusse absorbée par l'Allemagne. [...]
[...] Issu du clan conservateur des « Kreuzzeitung », titre de presse s'expliquant par la croix militaire ornant la première page du journal qui défendait ce conservatisme protestant, Bismarck se retrouve projeter à la tête du gouvernement allemand alors qu'une crise parlementaire autour de la question militaire est telle que le Roi de Prusse pense à démissionner. Comme il l'écrit dans ses mémoires, son objectif est alors de « gagner au service de la cause nationale le roi de Prusse » « et avec lui l'armée prussienne ». Pour lui, les deux entités ne font qu'une et il n'a que peu d'estime pour les parlementaires libéraux. [...]
[...] De même, soucieux de préserver le mythe d'une Prusse militaire et protestante, il mène une opposition ferme aux « ennemis de l'intérieur » que représentent les catholiques ou les sociaux démocrates les accusant de n'avoir que peu d'intérêts pour la nations allemandes les décrivant dés lors comme des forces supranationales. Pourtant, la véritable arme de la politique de Bismarck sera sans aucun doute l'armée qui lui permis d'arriver au pouvoir. Riche de conquête militaire et territoriale et doué d'un sens inné de la manipulation diplomatique, Bismarck va réussir à transformer son image de conservateur sans relief en héros de la cause nationale allemande tout en ayant à cœur de préserver les intérêts de la couronne Prusse et le tout en refusant l'humiliation des vaincus. [...]
[...] Son arrivée au pouvoir s'explique donc par un conflit sur la question du budget militaire qui passait par une augmentation de hommes, une augmentation du service militaire et la dissolution de la territoriale crée lors de la Révolution de 1848, permettant dés lors le retour d'une armée à la botte du roi. Un antiparlementarisme assumé Comme nous l'avons déjà écrit, le nationalisme de Bismarck est un nationalisme conservateur. Il affirme à plusieurs reprises que la spécificité de l'Allemagne repose sur son fédéralisme garantie par le Bundestag qui réunit les différents souverains. A l'inverse, le Reichstag, assemblée du peuple, est vu par Bismarck comme facteur de division. [...]
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