Ce document est un texte intitulé « adresse de la section des sans-culottes de Paris à la Convention » et constitue un extrait de l'ouvrage de Soboul et de Walter Markow qui sont d'éminents spécialistes de la révolution française.
[...] La Convention fait donc passer les produits de première nécessité comme indispensables à la survie des individus. Mais, le maximum ne mettait pas un coup d'arrêt à la propriété de l'outil de production, mais invitait à redistribuer plus équitablement les ressources issues de la force de travail. C'est la première fois qu'un gouvernement effectue une telle ingérence dans le domaine de la liberté économique. Mais cette première intervention dans l'économie finit par être improductive. Finalement, les greniers et les magasins se retrouvent en manque de marchandises. Les individus font d'énormes provisions, ce qui accentue la pénurie. [...]
[...] Cette mesure permit toutefois de trouver un terrain d'entente entre ceux qui étaient soucieux de la prospérité du marché de gros privé des grains et ceux qui soutenaient le droit à l'existence. Ainsi, la section s'inspirait d'une initiative de Chaumette, procureur de la Commune de Paris. Elle estime que pour faire face aux pénuries et disettes : « la République doit assurer à chacun d'eux les moyens de se procurer des denrées de première nécessité, la quantité sans laquelle ils ne pourraient conserver leur existence ». [...]
[...] Chaumette avait proposé une solution lors des pénuries à Paris. Les difficultés d'approvisionnement de paris avaient fortement troublé les boulangers qui ne pouvaient contribuer à une bonne distribution du pain. La Commune solidaire de leur sort leur avait donné la possibilité de s'approvisionner en dehors de Paris et leur avait procuré des indemnités. Elle avait également pris de la farine de ses magasins pour aider les boulangers en très grandes difficultés. Mais des boulangers aggravaient la situation en s'adonnant à la fraude. [...]
[...] Ce document s'intéresse au contexte dans lequel la section des sans-culottes a formulé ses revendications, mais aussi en quoi elles consistent ? Traditionnels soutiens des députés de gauche et du Comité de salut public, les sans-culottes s'insurgent contre la détérioration des conditions de vie, la montée du chômage, des pénuries. Les sans-culottes formaient un groupe social qui avait des intérêts communs à défendre. On comptait dans leurs rangs, des artisans, des petits commerçants, des compagnons, des travailleurs journaliers. Ils avaient des aspirations politiques et socio-économiques différentes de la petite bourgeoisie révolutionnaire présente au sein de la Convention et de la Commune de Paris. [...]
[...] La section formule son attachement à la réforme agraire. La révolution populaire des 31 mai et 2 juin 1793 à Paris, a favorisé fortement la mise en place de la législation agraire. La législation agraire s'appliquait bien au niveau local et national, puisqu'elle octroyait des denrées alimentaires aux hommes et donne la possibilité aux communes d'en avoir le contrôle. Se sentant lésés, les sans-culottes exigent que les terres soient partagées équitablement : « Que nul ne puisse tenir à loyer plus de terres que ce qu'il en faut pour une quantité de charrues déterminées ». [...]
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