Se situer dans le contexte de 1791, c'est aborder une année de « Révolution idéale » où critiques et revendications sont courantes, notamment au sein de clubs divers et variés, qui sont au goût du jour durant cette période. Le texte commenté est une Adresse du club des Cordeliers à l'Assemblée Constituante, en date du 21 juin 1791. Dans ce texte, le club en question s'adresse à l'Assemblée, représentante de la Nation souveraine, à propos de la fuite du Roi et de son arrestation à Varennes la veille. Le club fait le point sur la situation.
L'intérêt du texte est qu'il met en avant les critiques du régime de l'époque. De plus, il explique les requêtes qui sont faites quant à la situation politique. En l'occurrence, ce texte met en avant les vœux du club des Cordeliers, club d'ultra-révolutionnaires avec à sa tête Danton, Hébert et Desmoulins parmi d'autres. Dans cette adresse, le club s'adresse à l'Assemblée Constituante, organe représentant la Nation française souveraine. Deux grands thèmes se dégagent du texte étudié, et il est donc nécessaire de s'interroger à leur sujet. En effet, quelle est la vision, suite à la suspension du roi, de la monarchie constitutionnelle aux yeux des ultra-révolutionnaires ? De plus, comment envisagent-ils l'avenir et quelles sont les revendications adressées à la Constituante ?
[...] Annexe Adresse du Club des Cordeliers à l'Assemblée Constituante juin 1791 (au lendemain de Varennes) Nous étions esclaves en 1789 ; nous nous étions crus libres en 1790 ; nous le sommes à la fin de juin 1791. Législateurs, vous aviez distribué les pouvoirs de la Nation que vous représentez ; vous aviez investi Louis XVI d'une autorité démesurée ; vous aviez consacré la tyrannie en l'instituant, roi inamovible, inviolable et héréditaire ; vous aviez consacré l'esclavage des Français en déclarant que la France était une monarchie. [...]
[...] Dans cette adresse, le club s'adresse à l'Assemblée Constituante, organe représentant la Nation française souveraine. Deux grands thèmes se dégagent du texte étudié, et il est donc nécessaire de s'interroger à leur sujet. En effet, quelle est la vision, suite à la suspension du roi, de la monarchie constitutionnelle aux yeux des ultra-révolutionnaires ? De plus, comment envisagent-ils l'avenir et quelles sont les revendications adressées à la Constituante ? Après avoir défini la monarchie constitutionnelle et en avoir fait le blâme le club des Cordeliers, s'adressant à la Constituante, revendique un certain nombre de valeurs, incompatibles avec le régime en place (II). [...]
[...] La Constituante face aux revendications des ultra-révolutionnaires Dans une seconde partie de l'adresse, les Cordeliers, désignés comme étant la société des Amis des droits de l'homme exprime un certain nombre de remarques, de revendications à l'Assemblée Constituante. Après cette attaque de la monarchie constitutionnelle, ils se doivent de trouver des solutions aux problèmes. C'est ce qu'ils tentent de faire ici. En premier lieu, le club se permet de rappeler à la Constituante que désormais, la Nation est souveraine. Il lui revient donc de prendre les décisions quant au fonctionnement du régime, avec l'aide éventuelle de représentants amovibles et de son choix Plus qu'un devoir, c'est ici un droit qui lui revient. [...]
[...] Les Cordeliers ne se posent pas la question : ils en sont convaincus. Ils (au même titre que le peuple) ne veulent plus d'un roi, puisqu'il s'est enfui, puisqu'ils n'ont plus confiance, puisque la monarchie n'a plus de légitimité. C'est pourquoi dans cette adresse à la Constituante, le club fait une requête : à l'Assemblée de déclarer que la France n'est plus une monarchie La solution semble aller encore plus loin. Si l'on met fin au régime actuel, c'est forcément pour en instaurer un nouveau, plus plaisant, plus efficace. [...]
[...] Dans une adresse en date du 21 juin 1791, les Cordeliers imposent à la Constituante leur vision du régime, s'accompagnant de reproches. Le caractère pessimiste de la monarchie prend alors ici tout son sens. Non seulement les Cordeliers contestent l'autorité du roi, mais bien plus que dans le fond, ils l'expriment par la forme. A leurs yeux, la Constituante a investi le roi d'une autorité démesurée provoquant la tyrannie Elle a consacré l'esclavage des Français Utilisant un vocabulaire tout à fait particulier, la critique de la royauté constitutionnelle que formulent les interlocuteurs est ici profonde. [...]
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