En juin 1936 a lieu une vague de réformes sociales, impulsée par les mouvements de grève et par le Front populaire fraichement installé au pouvoir. L'Accord Matignon s‘inscrit dans ce contexte. Le texte que nous nous proposons d'étudier est la résultante d'une négociation qui a eu lieu à la présidence du Conseil, à l'Hôtel Matignon, sous l'arbitrage de Léon Blum, le 7 juin 1936, entre les délégués de la confédération du travail et les représentants patronaux de la Confédération générale de la production. Il s'agit d'un texte normatif. Il est rédigé par les représentants des ouvriers et des patrons sous l'arbitrage du gouvernement.
Il intervient dans un contexte particulièrement riche. Sur le plan social, en mai/juin 1936 a lieu un grand mouvement de grève qui touche tous les secteurs du privé. Ce mouvement que l'on qualifie parfois d'explosion sociale paralyse la France entière. Sur le plan politique, c'est aussi le moment où le Front populaire, c'est-à-dire l'association des trois principaux partis de la gauche, la SFIO, le parti radical socialiste du parti communiste français et autres mouvements, arrive au pouvoir après le succès électoral de mai 1936.
Léon Blum devient Président du Conseil le 6 juin 1936 en se présentant devant la nouvelle chambre. Sur le plan législatif, a lieu une vague de réformes sociales impulsée par les grèves et par le Front populaire avec une série de lois qui accompagnent l'accord Matignon, comme la semaine de 40h00 ou encore les congés payés. Début juin la tension sociale est à son paroxysme, ce qui aboutit à la négociation du 7 juin.
Quel est le but de l'accord Matignon et dans quelle mesure est-il un succès ?
[...] L'Accord Matignon: le fruit de la négociation du 7 juin 1936 L'Accord Matignon, il ne faut pas le perdre de vue, est le fruit d'une négociation rendue nécessaire par l'explosion sociale de mai juin 1936. Plusieurs éléments dans le texte nous permettent de voir qu'il ne s'agit pas d'une simple loi ou d'un simple décret mais bien d'un texte législatif issu d'une négociation entre plusieurs parties. En effet même si la majeure partie des articles sont en faveur des ouvriers, on pense évidement aux 6 premiers articles qui octroient aux ouvriers des améliorations en terme de conditions de travail, on remarque que l'article 7 lui est inscrit en faveur du patronat pour que la reprise du travail s'effectue rapidement, on le remarque aussi avec la mention ligne 21 dans l'article 3 je cite L'exercice du droit syndical ne doit pas avoir pour conséquence des actes contraires aux lois Le texte que nous avons à étudier est donc bien un accord qui fait office de loi, mais pas réellement une loi. [...]
[...] Il s'agit alors de lutter contre la pauvreté, tout en évitant de vider complètement la trésorerie des entreprises. Dans cette question le rôle d'arbitre du gouvernement va prendre tout son sens, en effet il semble que se soit Léon Blum lui-même qui ait tranché sur la question, et qui ait proposé un soutient aux entreprises en difficultés après avoir eu un entretient téléphonique avec Vincent Auriol alors ministre des Finances. La hausse des salaires se fait alors selon les modalités suivantes je cite ligne 25 réajustés suivant une échelle décroissante commençant à 15% pour les salaires les moins élevés pour arriver à pour les salaires les plus élevés L'attention est en particulier portée aux salaires les plus bas comme nous l'indique la ligne 32 Les négociations pour la fixation par contrat collectif de salaire minima par régions et par catégorie qui vont s'engager immédiatement devront concerner en particulier le réajustement nécessaire des salaires les plus bas Il y a l'émergence d'une nouvelle idée celle de la fixation d'un salaire minimum et donc d'un encadrement du prix du travail. [...]
[...] La difficile reprise du travail: L‘accord Matignon un relatif échec pour le patronat A la lecture du document il apparait évident que le but second de l'Accord Matignon est d'assurer la reprise du travail et la détente le plus rapidement possible. Etant le souci central, la reprise du travail est évoquée plusieurs fois dans le texte, à la ligne 24 du jour de la reprise du travail ou encore à la ligne 64 la reprise du travail elle est même l‘objet l‘article 7. Afin de permettre cette reprise du travail, l'accord Matignon met en place plusieurs dispositions. [...]
[...] Mais malgré quelques impatiences du ministre de l'Intérieur Roger Salengro, qui ne doivent pas occulter un fait massif, personne n'envisage d'employer la force. L'ordre ne peut être rétabli que par la négociation. Le texte de l'Accord Matignon que nous avons à étudier est donc bien la conséquence directe de cette situation de grève générale. Face à cette situation le gouvernement et le patronat sont démunis, pour désamorcer le conflit, la négociation s'impose. L'Accord Matignon nous permet d'entrevoir les termes du débat et les conditions de la négociation. [...]
[...] On retrouve la présence des ouvriers dans le texte à la 63 dans l'article 7 la délégation confédérale ouvrière Ils souhaitent de leur côté, obtenir l'accomplissement de leurs revendications. Les récits de la négociation nous sont rapportés le plus précisément par Duchemin, dans l'article de la Revue de Paris. Dès le début de la négociation Léon Blum donne le ton, et déclare que tout doit être fait pour apaiser les tensions et qu'il est indispensable d'aboutir vite si on veut éviter un rebondissement des mouvements sociaux en particulier en province. [...]
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