Ce commentaire de texte a été rédigé dans le cadre d'un cours sur l'histoire de l'Espagne moderne.
Il se propose d'analyser un discours prononcé par Charles Quint le 25 octobre 1555 lors de sa cérémonie d'abdication. Alors qu'il renonce volontairement au pouvoir, Charles Quint y donne une vision pleine de désillusion de son propre règne.
[...] Malgré une politique centralisatrice menée par l'Empereur au cours de son règne, chaque principauté dispose donc de ses prérogatives juridiques. Elles sont cependant soumises aux mêmes règles de succession depuis la pragmatique sanction de 1549, mesure prise pour faciliter la passation de pouvoir. B . Unis par une mission divine Si les territoires sous domination de Charles Quint forment un ensemble hétéroclite, ils sont pourtant unis par un ambitieux projet, une mission qui a guidé les actes de l'empereur tout au long de son règne et qu'il rappel dans son discours lorsqu'il dit :« Mais tel a été mon principal soucis (maintenir la paix et la concorde entre les chrétiens et vaincre le Turc » (l.1). [...]
[...] J'ai donc pris la dé cision irré vocable, pour toutes les raisons que je viens d'é voquer, de renoncer à ces EV tats. Je ne veux pas que vous pensiez que je fais cela pour m'affranchir d'ennuis de soucis et de peines. Mais je vous vois en danger de pâ tir des graves inconvé nients qui pourraient ré sulter pour vous de mes maladies. J'ai donc dé cidé de me rendre immé diatement en Espagne, et de donner à mon fils Philippe la possession de ces EV tats et à mon frè re Ferdinand, Roi des Romains, l'Empire. [...]
[...] Ces derniers obligent l'Empereur à fuir la ville d'Innsbruck pour ne pas subir l'humiliation d'être capturé. Après cet évènement, il doit reconnaitre l'échec de son idéal d'unité et la diète d'Augsbourg qui a lieu en septembre 1555 organise la coexistence religieuse dans l'empire selon la maxime « un roi, une religion ». Cette négociation, à laquelle l'Empereur refuse de prendre part et qui est menée par son frère, légalise la Réforme de Luther contre laquelle il a bataillé pendant 30 ans ce qui explique son ressentiment lors de son discours d'abdication. [...]
[...] III- La renonciation aux Pays-Bas : fin du grand rêve européen de Charles Quint ? A. Un retrait du monde Après 49 ans de règne en tant que Duc de Bourgogne, Charles Quint annonce lors de son discours sa décision d'abdiquer puisque, comme il le dit : « il me faudrait rendre des comptes sévères et rigoureux à Dieu et aux hommes si je ne faisais pas ce que j'ai décidé en abandonnant le pouvoir » (l.22-23). Le souverain indique ici qu'il agit de manière raisonnable, et justifie son geste à plusieurs reprises par les contraintes de l'âge et de la santé, affirmant à ses sujets « je me sens si las que je ne peux vous être d'aucune utilité étant comme vous le voyez, usé et défait » (l.21-22) et ajoutant ensuite « Je ne veux pas que vous pensiez que je fais cela pour m'affranchir d'ennuis de soucis et de peines. [...]
[...] Impatient de se démettre de tous ses titres, il doit cependant procéder par étapes et choisit Bruxelles, ville de son pays natal pour annoncer la nouvelle au monde. Le 25 octobre 1555, la cérémonie d'abdication a lieu dans la salle des états généraux du palais de Bruxelles devant de nombreux témoins. Les députés des 17 provinces des PB sont présents, auxquels s'ajoutent des membres de la famille impériale, des ambassadeurs, une partie de l'élite des PB et quelques membres du peuple de Bruxelles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture