Février 1848: Suite à l'interdiction par François Guizot d'un banquet dans Paris, des manifestations s'organisent dans Paris, à partir du 22 février. Ce sont principalement des étudiants et des membres de sociétés secrètes républicaines. Les insurgés reprennent les revendications de la gauche dynastique: ils réclament l'abaissement du cens, l'interdiction pour les parlementaires de cumuler un mandat de fonctionnaire, et souhaitent la démission de Guizot. Ce dernier démissionne le 23 février. La Garde Nationale, composée essentiellement de bourgeois, s'interpose entre le peuple parisien et les militaires. Dans la soirée, des manifestants se rendent au Ministère des Affaires étrangères, situé boulevard des Capucines. Là, des soldats ouvrent le feu, et 13 manifestants sont tués. Leurs heurts sont ensuite exhibés dans les rues de Paris (« promenade des cadavres »), provoquant un véritable mouvement de révolte dans la capitale. Plus de 1 500 barricades sont érigées dans la nuit du 23 au 24 février. Le roi se résout à abdiquer en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, après l'échec du général Bugeaud pour rétablir l'ordre dans la capitale. Les républicains s'emparent du pouvoir. Le soir du 24 février, Lamartine se rend à l'Hôtel de Ville, et annonce, devant les Parisiens massés en place de Grève, que « le gouvernement provisoire veut la République ». La liste des membres du gouvernement provisoire est aussi rendue publique. Il est essentiellement composé de républicains modérés, proches du journal Le National. Le 25 février, le socialiste Louis Blanc rédige un décret proclamant « un droit au travail ». Le 26 février, des ateliers nationaux sont créés. Ils fournissent un emploi aux chômeurs qui perçoivent une allocation, en échange de travaux publics. Un décret abolit la peine de mort pour raison politique. Le livret ouvrier est aboli.
[...] La Constitution fut promulguée le 14 janvier. Le suffrage universel masculin était rétabli, et les bureaux de vote étaient déplacés du chef-lieu du canton, à la commune. L'article 14 rétablissait l'obligation pour les fonctionnaires de prêter serment au chef d'Etat, qui porte le nom de prince Louis Napoléon Bonaparte (article 2). L'article 4 réinstaurait le système bicaméral : un Sénat et une Assemblée. Le Sénat était favorable à Bonaparte : il était composé de maréchaux, de cardinaux et d'amiraux, ainsi que, comme le mentionnait l'article 20 : de citoyens que le président de la République juge convenable d'élever à la dignité de sénateurs Le Corps législatif n'était constitué que de 261 membres. [...]
[...] Le nombre d'électeurs passe de 9 à 6 millions. 2 décembre 1851 : Louis Napoléon Bonaparte, qui contrôle la police, l'armée et les préfets, sûr de leur soutien, se lance dans un coup d'Etat. Dans la nuit du 1er au 2 décembre, l'Imprimerie nationale est occupée par des militaires. La police arrête les principaux opposants de Bonaparte : Cavaignac, Lamoricière, Changarnier sont envoyés en prison, à Ham. Thiers, ainsi que les responsables du Comité de résistance clandestin des montagnards (Nadaud, Greppo, Miot) sont aussi arrêtés. [...]
[...] Le 13 juin, la gauche organise une manifestation dans Paris, afin de protester contre le rétablissement du pape à Rome. Cette insurrection est rapidement réprimée, et conduit Ledru- Rollin à s'exiler. Entre le 30 juin et le 3 juillet, l'expédition française réussit à gagner Rome. L'autorité du pape Pie IX est ainsi restaurée. Janvier- mars 1850 : le parti de l'ordre, installé au gouvernement, veut mener une politique de défense de l'ordre, la propriété, la famille et la religion Une polémique naît entre partisans du monopole universitaire, et défenseurs de la liberté de l'enseignement. [...]
[...] Elle permet d'ouvrir un collège secondaire, à condition que le directeur soit titulaire du baccalauréat, et une primaire, pour laquelle le directeur doit avoir obtenu son brevet. Les ecclésiastiques peuvent ouvrir une école, sans aucune condition. Élaborée au sein des comités catholiques dirigés par Montalembert, cette loi a pour but de promouvoir l'enseignement catholique, et de développer aussi l'enseignement des jésuites. Le cours de Jules Michelet, au Collège de France, est à nouveau suspendu. Les membres du gouvernement, qui redoutent une montée en puissance des révolutionnaires, les rouges décident de restreindre le suffrage universel, par la loi du 31 mai. [...]
[...] Ils souhaitent une dictature du prolétariat. Barbès, Blanqui et Albert sont arrêtés, et la Commission du Luxembourg, surnommée le parlement des travailleurs est supprimée. Juin 1848 : la situation économique se détériorant (grave crise financière, doublée d'une crise bancaire), l'existence des ateliers nationaux est remise en cause. Ils sont extrêmement coûteux, et permettent aux ouvriers de discuter politique. La plupart d'entre eux est soit bonapartiste, soit socialiste. Ainsi, aux élections complémentaires du 4 juin, sont élus Louis Napoléon Bonaparte, Pierre Leroux et Proudhon. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture