Curieusement, la France et l'Europe, pourtant elle aussi occupée par ses révolutionnaires (Allemagne, Autriche, Italie), réagirent favorablement, ou silencieusement ; on vit même l'armée se rallier rapidement, et les curés bénir (très provisoirement) les nouveaux arbres de la liberté. Si les « républicains de la veille » devenaient les « républicains du lendemain », cette belle unanimité ne durera pas. Cependant, dans l'enthousiasme des premiers jours, le Gouvernement Provisoire avait eu le temps de proclamer pêle-mêle et généreusement toutes sortes de libertés.
27 février 1848 :
-Institution des ateliers nationaux, chers à Louis Blanc, institués pour occuper (en principe) et assister les nombreux chômeurs (184 000 à Paris). La démarche s'effectue et s'arrange, avec la complicité de l'administration des Ponts & Chaussées notamment, pour ne rien leur trouver à faire, en payant tout de même aux chômeurs un demi-salaire (1 F / jour). Cette institution fit vivoter des centaines de milliers de personnes tout en obérant le budget de l'Etat. Parallèlement, la propagande socialiste, et surtout la bonapartiste, se répand chez les ouvriers inoccupés. En outre, après les élections d'avril 1848, les milieux d'affaires refusent la proposition de l'Assemblée modérée d'occuper les chômeurs aux vastes chantiers des chemins de fer.
28 février 1848 :
-Conscients de l'orientation conservatrice du régime et de la « manœuvre » des ateliers nationaux, des ouvriers organisent des manifestations à l'Hôtel de Ville et réclament la création d'un ministère du Travail. Sera seulement obtenue la création d'une commission du Gouvernement pour les travailleurs (Commission du Luxembourg).
2 mars 1848 :
-Décret fixant la journée de travail à 10 h à Paris et 11 h en province.
5 mars 1848 :
-Décret conférant le droit de vote à tous les Français de plus de 21 ans, et annonçant des élections pour le 15 avril. Le suffrage universel fait passer le corps électoral d'¼ de million à près de 10 millions (dont trois quart de paysans et un tiers d'illettrés).
-La liberté de la presse reprend ses droits dans la capitale : 300 journaux nouveaux à Paris en 5 mois sont recensés. Il en est de même pour la liberté de réunion avec l'explosion de clubs, dont ceux de Blanqui et Barbès, fort hardis.
-Abolition de l'esclavage (27 avril) dans les colonies.
-Abolition des châtiments corporels et de la prison pour dettes.
[...] Printemps 1852 : -Essor nouveau de la vie économique. Le nouveau régime sera en fait une ère faste pour le capitalisme libéral. -Parallèlement, les finances et l'économie se redressent. La Bourse et la rente remontent, les exportations augmentent de novembre 1852 : -Le sénatus-consulte révise la Constitution et rétablit la dignité impériale en faveur de Napoléon novembre 1852 : -Après une tournée en province jalonnée de gestes habiles (pose de la première pierre de la nouvelle cathédrale de Marseille ) et de discours retentissants (Bordeaux octobre : L'Empire, c'est la paix La France semble vouloir revenir à l'Empire un nouveau plébiscite approuve la restauration de l'Empire décembre 1852 : -L'Empire est proclamé. [...]
[...] Si les républicains de la veille devenaient les républicains du lendemain cette belle unanimité ne durerait pas. Cependant, dans l'enthousiasme des premiers jours, le Gouvernement Provisoire avait eu le temps de proclamer pêle-mêle et généreusement toutes sortes de libertés février 1848 : -Institution des ateliers nationaux, chers à Louis Blanc, institués pour occuper (en principe) et assister les nombreux chômeurs ( à Paris). La démarche s'effectue et s'arrange, avec la complicité de l'administration des Ponts & Chaussées notamment, pour ne rien leur trouver à faire, en payant tout de même aux chômeurs un demi-salaire F /jour). [...]
[...] En outre, il essaye de dégager du sein de la majorité de l'Assemblée un véritable parti de l'Élysée Après des succès mitigés (échec de la révision constitutionnelle en juillet 1851), il se décide progressivement au coup d'État, mijoté secrètement par un très petit groupe d'amis sûrs : son demi-frère Morny, Persigny, Rouher, Maupas (préfet de police), le général St Arnaud (ministre de la Guerre), le banquier Fould (qui finança). Octobre-novembre 1851 : -Habile manœuvre présidentielle qui propose l'abrogation de la loi du 31 mai novembre 1851 : -L'Assemblée et la majorité conservatrice rejettent ce projet. [...]
[...] -Félicité de Lamennais parle des saturnales de la réaction -On relève un décalage entre Paris et la Province qui attendait, prenant cela comme des troubles de l'ordre sauf à Marseille, où il y eut aussi des journées de juin mais qui ne sauraient être considérées comme une révolte de solidarité avec celle du Paris ouvrier, qu'elles n'eurent pas le temps de connaître. Juin-décembre 1848 : -Nouvelle forme de régime provisoire. Aux côtés de l'Assemblée constituante aux missions inchangées, le général Cavaignac est seul titulaire du pouvoir exécutif (à la fois chef de l'État et président du Conseil des ministres). [...]
[...] Ainsi le sort du pays tombe aux mains de ce peuple illettré, sans culture politique, qui est le jouet de ses passions, et va être la proie des démagogues. (R. Rémond). Ainsi revenait-on, en quelques décrets, à ce que la première République avait fait de plus généreux, tout en répudiant la Terreur, qui en avait compromis le souvenir (M. Agulhon). Le mot d'ordre devient donc : retarder les élections, pour laisser au peuple des campagnes le temps de s'éveiller (M. [...]
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