Auguste, succession, aristocratie, hérédité, Marcellus, Caius, Lucius César, famille julienne, Agrippa, État romain, succession dynastique
Auguste a tôt laissé entendre qu'il aurait des successeurs et il n'a jamais caché la nature dynastique du régime (il existe toutefois un débat historiographique sur la question ; les deux thèses peuvent donc être soutenues dans un exposé). D'ailleurs, la construction de l'imposant mausolée d'Auguste sur le champ de Mars (peut-être achevé dès 28 avant n. è.) ne pouvait pas ne pas rappeler celui du roi Mausole de Carie et les tombeaux hellénistiques qui, tous, étaient des sépultures dynastiques. Dès la dernière décennie avant notre ère au plus tard, la succession est par conséquent devenue le grand chantier politique (mais Auguste préparait les choses depuis les années 20 avant n. è. déjà, bien que la question soit alors demeurée secondaire).
[...] Tacite a conscience que les Romains préfèrent une succession dynastique, même si elle n'est pas dans la tradition romaine, à un retour à la compétition aristocratique qui déboucherait inévitablement sur une nouvelle guerre civile. Tacite a également perçu l'importance de la question générationnelle : en définitive, alors que la succession s'annonçait (le principat augustéen a été particulièrement long), rares étaient les Romains qui avaient connu le fonctionnement de l'ancien régime dit « républicain ». Peu d'entre eux allaient, en conséquence, s'offusquer d'une succession dynastique. [...]
[...] Les rumeurs allaient d'ailleurs bon train : on par exemple, prétendu que Livie avait empoisonné Marcellus à la fin de l'année 23. Marcellus : en 23 avant n. è., Auguste est tombé gravement malade. Tout le monde pensait qu'il allait mourir. Pour la première fois dans le nouveau régime, la question de la succession se posait. Contre toute attente, ce n'est pas son neveu Marcellus (le fils d'Octavie), qu'il avait par ailleurs marié à sa fille Julie et à qui il avait commencé à distribuer certains honneurs destinés à le distinguer, qu'il recommanda alors pour lui succéder. [...]
[...] Le parti claudien retrouvait de sa vigueur. La Maison d'Auguste fut reconfigurée et laissa place à une nouvelle hiérarchie : le prince adopta Tibère, son beau-fils et ancien gendre, le 26 juin un peu plus de quatre mois après la mort de Caius César, et contraignit Tibère à adopter à son tour Germanicus, fils de Drusus l'Ancien. La succession était ainsi assurée sur deux générations. L'hypothèque représentée par Agrippa Postumus : Agrippa Postumus est le dernier fils né de l'union entre Agrippa et Julie. [...]
[...] Il est mort tôt, en 9 avant n. è., au retour d'une campagne en Germanie où il s'était brillamment illustré. En revanche, son fils Germanicus constitua une réelle option, mais dans un avenir assez lointain en raison de son jeune âge. Tibère : la faveur dont ont joui Caius et Lucius César a entraîné la colère du parti Claudien, à commencer par Tibère qui, après la mort d'Agrippa, avait été marié à Julie. Alors qu'il servait fidèlement Auguste, qu'il remportait de nombreuses victoires à la tête de légions, et qu'il avait obtenu un imperium ainsi que la puissance tribunitienne, Tibère compris vite que ses chances de succéder à Auguste s'amenuisaient. [...]
[...] Contrairement à Tibère, il avait l'avantage de descendre directement d'Auguste par sa mère Julie l'Aînée. Pourtant, en raison de son comportement singulier et volontiers violent, l'inexpérimenté Agrippa Postumus ne constitua jamais une alternative viable. Auguste l'avait d'ailleurs exilé. Il ne fut d'ailleurs jamais associé aux pouvoirs d'Auguste. Pour autant, l'un des premiers actes de Tibère, une fois devenu prince, fut de faire exécuter Agrippa Postumus qui, à terme, aurait pu cristalliser une opposition. Peut-être Auguste lui avait-il lui-même recommandé d'agir ainsi. [...]
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