Hadrien, mur d'Hadrien, archéologie, fortification militaire, histoire romaine, invasions barbares
Au IIe siècle, alors que l'expansion romaine atteint son apogée, ses frontières sont autant de menaces perméables et soumises aux invasions barbares. En 122, Hadrien entreprend de faire construire un mur, aujourd'hui tout de ruines, au nord de sa province anglaise de Britannia. Mais quels étaient donc l'emploi et les visées réelles de ce mur et que révèle-t-il du monde romain d'alors ? Et surtout s'agissait-il d'une limite réelle ou d'une délimitation plus symbolique ?
À l'appui de documents archéologiques, nous pouvons interroger cette période et dégager plusieurs hypothèses. Nous verrons, dans un premier temps, que cet édifice revêt, d'abord, la fonction d'une véritable fortification militaire avancée. Cependant, s'agissant de la Grande Rome, nous considérerons la portée symbolique de ces travaux. Ces différentes analyses nous permettront, enfin, d'envisager le mur comme l'expression des peurs et faiblesses d'un Empire que tout le monde pensait tout puissant.
[...] Finalement, cette muraille fut, également sinon plus, une ligne de démarcation politique. Cependant, sa construction témoigne plus pertinemment encore des forces et fragilités d'un Empire devenu démesuré. III. L'expression des peurs et faiblesses de l'Empire Elle est déjà le reflet de la personnalité d'un Empereur peu commun, pragmatique et érudit, tel que les biographes nous l'ont présenté: en effet, Hadrien rompit avec la politique expansionniste de Trajan, s'attachant plus à pacifier et consolider l'Empire, qu'à guerroyer et continuer de conquérir. [...]
[...] - 7 Histoire du déclin et de la chute de l'Empire Romain, Gibbon (1837). [...]
[...] De ces documents, émerge la problématique d'une relation complexe entre les « Barbares » et l'Empire romain. Entre muraille imprenable, symbolique et frontière perméable, la construction romaine continue d'interroger et de refléter ces relations ambivalentes entre le monde Romain et le monde « barbare ». Pendant trois siècles, le mur d'Hadrien est resté la plus impressionnante des frontières de l'Empire. Avec celui d'Antonin, ce mur est le reflet des vrais enjeux de la politique expansionniste de Rome mais surtout de ses limites. [...]
[...] Plus généralement, toute l'Histoire attachée à ce mur et plus largement à la conquête de ces provinces anglaises nous renseigne sur les ambitions politiques des Empereurs romains. En effet, si Hadrien a refusé de poursuivre l'oeuvre de Trajan, il n'en demeure pas moins que les vestiges du mur retracent plus ou moins les ambitions personnelles d'avancement politique de leurs auteurs3. Car sur la carte apparaît un second mur : celui d'Antonin Le Pieux, fils adoptif d'Hadrien, érigé en 140, plus au Nord cette fois. Il apparaît comme une fortification redoublée dans cette zone. [...]
[...] Life and Letters on the Roman Frontier by Alan K Bowman (British Museum Press, 1998) - 3 Roman Britain by Peter Salway (Oxford Paperbacks, 2000) - 4 « Yet Britain was originally invaded not for its wealth, not for strategic reasons, not even for ideology, but for the plain and simple reason that it furthered a politician's career » ; « Scotland remained a holy grail for the Romans ». http://www.bbc.co.uk/history/ancient/romans. - 5 Frontiers of the Roman empire; http://whc.unesco.org/en/list/430. - 6 Le Mur d'Antonin, article Wikipédia. [...]
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