écriture palatiale, civilisation mycénienne, linéaire B, déchiffrement des tablettes, Michael Ventris
Mycènes, une civilisation disparue mais brillante.
Le monde mycénien est particulier pour nous aujourd'hui, car il est alimenté par trois sources différentes : des données légendaires (les récits épiques, comme ceux d'Homère), des vestiges archéologiques et des données écrites et surtout déchiffrées (le linéaire B est découvert vers 1900, mais n'est déchiffré par Michael Ventris qu'en 1952). Souvent, l'écriture manque avant la période mycénienne, car elle n'a pas encore été inventée, ou très mal déchiffrée.
La civilisation prend de l'ampleur et se développe largement au cœur de la Méditerranée et du continent grec : cette expansion commence au XVIème siècle av. J.-C. (on retrouve les tombes dont les objets funéraires sont caractéristiques de l'art mycénien) mais c'est plutôt au XVème siècle av. J.-C. avec la véritable civilisation palatiale et jusqu'au XIIème siècle av. J.-C., qu'une organisation politique et économique centralisée (autour des palais) apparaît, ainsi qu'une spécialisation des activités; de plus, la circulation de la céramique dans tout le monde méditerranéen indiquent des contacts avec les autres civilisations et une activité commerciale intense.
[...] De même elle ne faisait pas parti de la préhistoire, mais bien de l'histoire, car la forme d'écriture qu'est le linéaire B nous indique une civilisation bien organisée et hiérarchisée, dont les codes passèrent aux mots dans les civilisations postérieures de la Grèce Antique. Le linéaire a pourtant certaines limites, comme toutes les trouvailles archéologiques : ce sont des faits, des actes sous formes de listes, qui sont établis sur ces tablettes, et non une histoire, des lois, des règles qui pourraient nous indiquer l'organisation précise de la société. [...]
[...] La disparition de cette civilisation comporte encore de nos jours un certain mystère. En quoi les tablettes inscrites de linéaire B sont-elles témoins d'une organisation palatiale stricte et bien menée ? I / Les quatre palais principaux A / Architecture Les palais mycéniens, tel ceux de Mycènes, Tirynthe, Pylos ou Thèbes sont les centres d'administration des états achéens. Le complexe palatial domine généralement le site qui l'entoure, comme le fera l'Agora dans le futur monde grec. Les dimensions du palais sont nettement supérieures à celles des bâtiments de la cité ; son mode de construction est élaboré : on y entre en passant sous d'immenses propylées, qui donne généralement sur une cour, desservant de nombreuses pièces (comme des sales d'archives ou les offices). [...]
[...] C / La religion Les mycéniens n'avaient pas de sanctuaires a proprement dit, comme les grecs, pour vénérer leur dieux, mais cela ne signifie pas qu'ils n'en avaient pas. Les tablettes nous prouvent le contraire comme on va le voir par la suite. Ils pratiquaient leur religion en plein air, près de sources, grottes ou arbres, des particularités naturelles, qui peut-être les rapprochaient du divin ; ces lieux étaient parfois pourvus d'un autel, mais on doit leur découverte archéologique aux nombreux objets votifs et offrandes. [...]
[...] La production repose classiquement que les céréales (blé, orge), l'olive, le lin, la vigne, les épices, bref, ce que le climat peut offrir. Les tablettes qu'on a retrouvées à Pylos se préoccupent de la récolte du miel, première source d'offrande aux dieux. L'artisanat était organisé autour du palais, et donc très contrôlé. Les tablettes que l'on a retrouvées nous montrent une division du travail très complexe et une spécialisation des métiers : forgerons, architectes, maçons étaient par exemple très bien différenciés. Les artisanats comme le textile, le bronze, la parfumerie, la poterie étaient florissants. [...]
[...] Kober a remarqué que plusieurs des mots de Linéaire B ont des racines et des suffixes en commun. Fondé sur le travail de Kober, Ventris pouvait en déduire la prononciation des syllabes. Au grand étonnement de Ventris lui-même, le déchiffrement du linéaire B a prouvé qu'il s'agissait d'une forme écrite de la langue grecque, en contradiction avec les idées générales scientifiques de l'époque, et l'intuition propre de Ventris qui pensait qu'il s'agissait d'une forme d'étrusque. John Chadwick, un expert en grec historique, a aidé Ventris en déchiffrant le texte et en reconstruisant le vocabulaire et la grammaire du grec mycénien. [...]
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