L'Edit de Thessalonique décrété par l'empereur Théodose (28 février 380)

Thèmes abordés

Empire romain, Antiquité tardive, empereur Théodose, empereur Gratien, Edit de Thessalonique, christianisme, religion d'Etat, hérésie arienne, concile de Nicée, Constantinople

Résumé du document

Si Théodose fut le principal instigateur de l'Edit de Thessalonique, il le fit en son nom et au nom de son coempereur, Gratien. Ces deux empereurs sont eux-mêmes chrétiens donc unis dans la volonté de défendre leur religion et de l'imposer au monde romain comme nouvelle religion d'Etat. Gratien poursuit très certainement un deuxième objectif : certains peuples barbares menaçant l'Empire d'Occident professaient le culte arien. Ceci mettait en sérieux danger la continuité du symbole de Nicée mais également la survie de l'Empire.

L'objectif de cet édit est bien sûr d'officialiser le christianisme comme nouvelle religion officielle de l'Empire, mais surtout en finir avec la division théologique de l'Eglise (contre les hérétiques notamment ariens). Il donne également les armes aux responsables politiques une référence pour établir l'unité.

Extraits

[...] L'Edit de Thessalonique Contenu du TD 1. Le texte : Identification du document Conseils bibliographiques Eléments de l'introduction et proposition de plan Idées principales du texte : Eléments de commentaire du texte 4 Le texte : L' « Édit de Thessalonique » Édit des empereurs Gratien, Valentinien et Théodose, Augustes, au peuple de la ville de Constantinople Cth (28 fév. 380). Nous voulons que tous les peuples, que gouverne avec mesure Notre clémence soient conduits à la religion que la tradition proclame avoir été transmise aux Romains par le divin Pierre apôtre et enseignée à partir de lui jusqu'à nos jours, religion à laquelle il est clair que le pontife Damase adhère, de même Pierre, évêque d'Alexandrie, homme d'une sainteté apostolique ; à savoir que, selon l'enseignement des apôtres et la doctrine évangélique, nous croyons en la divinité unique du Père, du Fils et de l'Esprit dans une égale majesté et une sainte trinité. [...]

[...] Est- ce le rôle d'un empereur ? Oui car selon la tradition romaine, depuis le premier Empereur Auguste, l'empereur porte le titre de Pontifex Maximus (à expliquer) ← « la religion que la tradition proclame avoir été transmise aux Romains » ( donner quelques éléments sur l'essor du christianisme dans l'empire romain (éléments déjà donnés dans l'intro) • « religion à laquelle il est clair que le pontife Damase adhère, de même Pierre, évêque d'Alexandrie, homme d'une sainteté apostolique » ← Damase 1er (305-384), citoyen romain d'origine espagnol. [...]

[...] ← La loi impose la théologie nicéenne mais annonce aussi la persécution des hérétiques • Problématique : Ce texte pose la question des liens que l'empereur entretient avec la religion chrétienne et plus précisément sur le pouvoir de l'empereur à l'égard de l'Eglise. Attention aux débats historiographiques : il faut avoir une approche nuancée sur la portée du texte notamment sur le débat sur le « césaropapisme », terme ici anachronique). • Proposition de plan : I. L'autorité religieuse de l'empereur a. [...]

[...] Le terme désigne également la direction de la religion, c'est-à-dire au clergé constitué : fait références aux sièges apostoliques, au patriarcat ← Cet édit a donc pour but de lutter contre les hérésies tout en unissant les fidèles au tour d'une seule et même foi issue du Concile de Nicée. [...]

[...] Ce texte montre au contraire la volonté de l'empereur d'interférer. Si tout laisse croire, à travers cet édit, qu'il s'agit d'une décision des empereurs seuls, l'empereur prend sa décision inspiré par les enseignements de la doctrine chrétienne. Mais ce qui en ressort réellement, c'est l'idée que l'empereur se pose (lui aussi) en autorité religieuse qu'il partage avec Pierre et Damase : les évêques sont chargés de la doctrine, lui est chargé de la faire respecter. Il joue pleinement son rôle de Pontifex Maximus, chargé de surveiller l'application des règles religieuses. [...]