Rome antique, empire romain, Néron, Vespasien, Galba, Othon, Vitellius, principat, retour à l'ordre, Octavien, déclin de l'aristocratie, organisation de l'empire, Auguste, topographie de Rome
C'est, de l'échelle de l'Empire à celle de sa capitale, à une Rome dévastée que l'on a affaire au lendemain de la guerre civile qui commence à la mort de Néron en juin 68 et se termine avec l'avènement de Vespasien en 69.
À première vue, c'est un grand désordre politique qui agite l'Empire romain entre ces deux événements, et laisse place à un territoire déchiré. En effet, en l'espace d'une année, quatre personnages sont proclamés empereurs : Galba, Othon, Vitellius, et enfin Vespasien. Les prises de pouvoir successives, si elles sont a posteriori légitimées par le Sénat, se font par les armes. Cette impossible succession se conclut pourtant par un règne stable, celui de Vespasien, qui parvient rapidement à mater les révoltes sur le territoire romain. Dès lors, l'instabilité décrite par Tacite est-elle une apparence trompeuse? Les bouleversements qui caractérisent les années 68 et 69 semblent cacher des facteurs de continuité importants. Ainsi, si Néron est destitué, le Principat demeure. L'œuvre d'Auguste demeure au-delà de la lignée des Julio claudiens, et fait l'épreuve de sa solidité. Vespasien se place dans la continuité d'Octavien, dont il reprend et pérennise la titulature dans la lex de imperio Vespasiani, sous la forme Imperator Caesar Vespasianus Augustus.
[...] Traditions et nouveautés dans la cité de Rome en 68-69 de notre ère - Introduction et exemple de plan Introduction « Opus aggredior opimum casibus, atrox proeliis, discors seditionibus, ipsa etiam pace saevum » (j'aborde une époque riche en catastrophes, sanguinolente de combats, déchirée par les séditions, cruelle y compris pendant la paix elle-même) : tels sont les mots qui ouvrent le premier livre des Histoires de Tacite. C'est, en une énumération sanglante et cinglante, le portrait d'une Rome déchirée par la guerre civile et les révolutions politiques qu'il nous dépeint. [...]
[...] La création a posteriori d'une galerie de portraits d'empereurs monstrueux par les historiens issus de la classe sénatoriale, comme Salluste, tend à suggérer que la diabolisation de l'homme, en l'occurrence Néron, permet de préserver le système politique en cause. C'est ainsi que Yann le Bohec qualifie la crise de 68-69 de « confirmation du système ». Pourtant, Vespasien n'est pas une réplique d'Octavien. S'il s'approprie son héritage, la crise a tout de même amorcé des changements dans la société, dans le paysage, et dans la vie publique de Rome. [...]
[...] En outre ces deux années de désordre ont entraîné le renforcement quasi définitif du cadre politique institutionnel du Principat, qui se voit confronté à sa première crise majeure. Le testament politique légué par Octavien, les Res gestae divi Augusti, trouve ici son accomplissement : c'est pour pérenniser et renforcer les institutions et le mode d'exercice du pouvoir légué par Auguste que Vespasien est proclamé empereur en 69. [...]
[...] Cette impossible succession se conclut pourtant par un règne stable, celui de Vespasien, qui parvient rapidement à mater les révoltes sur le territoire romain. Dès lors, l'instabilité décrite par Tacite est-elle une apparence trompeuse ? Les bouleversements qui caractérisent les années 68 et 69 semblent cacher des facteurs de continuité importants. Ainsi, si Néron est destitué, le Principat demeure. L'œuvre d'Auguste demeure au-delà de la lignée des Julio claudiens, et fait l'épreuve de sa solidité. Vespasien se place dans la continuité d'Octavien, dont il reprend et pérennise la titulature dans la lex de imperio Vespasiani, sous la forme Imperator Caesar Vespasianus Augustus. [...]
[...] En outre, son avènement se déroule en deux temps : d'abord proclamé à Alexandrie en juillet 69, il doit attendre six mois pour que son investiture soit confirmée par le Sénat. Les institutions républicaines se révèlent plus que jamais comme purement décoratives, d'autant que c'est l'investiture provinciale, et non celle du Sénat, que Vespasien décide de fixer comme son dies imperii. Ce choix coïncide, à l'échelle de l'Empire, à une mutation profonde : pour la première fois, les provinces commencent à prendre de l'importance dans la vie politique romaine. Ces transformations se manifestent dans le territoire même de Rome. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture