musique, musiciens, ancienne Egypte, Antiquité, civilisation égyptienne, Ancien Empire, Moyen Empire, Nouvel Empire, musique sacrée, musique profane, harpe, flûte, clarinette, lyre, luth, tambour
À la suite de l'expédition d'Égypte de Bonaparte (1798-1801), de nombreux chercheurs se sont penchés sur l'étude de la musique de l'Égypte ancienne, la quantité et la variété de la documentation favorisant cette volonté d'approfondir les connaissances dans ce domaine. Cependant, leur ambition majeure était de définir comment la musique de l'ancienne Égypte aurait pu contribuer à la naissance de la musique occidentale. Pour appuyer cette démonstration, les chercheurs, comme Hans Hickmann, désiraient redécouvrir le système musical des anciens Égyptiens et, en l'absence de partitions musicales et de traités sur la musique, ils ont espéré que l'organologie et la musicologie comparée leur permettraient d'atteindre le but qu'ils s'étaient fixé. Depuis plusieurs années, les travaux sur la musique se multiplient pour les civilisations de l'Antiquité. Au-delà des problématiques musicologiques et organologiques, les recherches prennent désormais en compte l'aspect culturel et social de la musique qui avait été en partie délaissé dans les études antérieures.
Étant donné le degré de perfectionnement théorique et pratique déjà atteint par la musique de l'Ancien Empire, on est en droit de se demander si la musique égyptienne pharaonique ne descend pas de celle de la civilisation implantée en Égypte à l'époque préhistorique et prédynastique. Effectivement, la musique égyptienne de l'Ancien Empire, qui semble si élaborée sur les représentations de scènes musicales à Gizeh et à Saqqarah, ne peut avoir émergé soudainement. Elle tire nécessairement son origine de traditions plus anciennes.
[...] Elle apparaît comme un art sacré lorsqu'elle est exécutée dans les temples. Dans les temples, comme dans le palais royal, il y avait toute une hiérarchie de musiciens et de chanteurs, sous les ordres d'un directeur des chants, sorte de chef à la fois d'orchestre et de chœurs.37 Plusieurs titres et noms de musiciens ZIEGLER Chr p EMERIT S p RACHET G p qui prenaient part aux activités du temple, sont attestés par les archives du complexe funéraire de Neferirkarê-Kakaï à Abousir.38 Le luth et la lyre auraient eu pour objectif de calmer les colères divines par leur rôle apaisant. [...]
[...] Les tentatives de reconstruction et leurs limites Il est difficile de définir ce que pouvait être la musique égyptienne ancienne. De même, il est délicat de tirer des conclusions sur ce domaine, de nouvelles découvertes pouvant changer l'opinion que nous nous faisons sur cette culture musicale.57 Les archéologues n'ont retrouvé, jusqu'à ce jour, aucune partition Il semblerait qu'aucune notation musicale n'ait existé. Hans Hickmann précise même que les scribes égyptiens n'ont jamais essayé d'inventer une sorte de notation musicale Néanmoins, il considère qu'il existe une autre forme d'indication musicale qui permettrait de fournir, à l'aide de signes hiéroglyphiques, des informations sur l'aspect sonore de la musique égyptienne Pour ce qui concerne les instruments de musique, on a pu en refaire certains sur le modèle de ceux qui nous sont parvenus (notamment ceux conservés au Musée égyptien du Caire) afin d'étudier leurs qualités sonores, les étendues probables, l'intensité et le caractère général de leurs sonorités ».60 Cette étude des instruments conservés, combinée à celle des sources iconographiques, aurait permis à Hans Hickmann de reconstituer les procédés d'accordage et le jeu mélodique des lyres, harpes et luths ainsi que les gammes des instruments à vent (flûtes et hautbois).61 En vérité, on peut juger cette tentative comme un simple essai car l'état de conservation des objets ne permet pas de déboucher sur des résultats fiables et il est encore moins envisageable de faire renaître les mélodies. [...]
[...] En revanche, si elle joue seule ou si elle n'est accompagnée que de chanteuses, elle préfère rester assise en tailleur (tombe de Nebamon). Tombe de Nebamon, XVIIIe dynastie, Thèbes ouest, British Museum L'apparition de ces instruments d'origine asiatique (harpe trigone, lyre, luth, double hautbois) témoigne des rapports constants entre l'Égypte et le Proche-Orient dans la première moitié du IIe millénaire av. J. caractérisés par la domination hyksos, puis, après son expulsion, par la volonté de conquête des pharaons de la XVIIIe dynastie. [...]
[...] L'instrument, que l'on tient devant soi, mesure environ trente centimètres de long et possède une anche simple8 qui produit un son plus raffiné que celui de la flûte.9 Pour ce qui est des idiophones, les musiciens tiennent des claquoirs tout en dansant. Ce sont certainement les premiers instruments de musique égyptiens car on a retrouvé des vases de l'époque préhistorique (vers 3500 av. J.-C.) qui figurent des danseurs brandissant des bâtons qu'ils entrechoquent. Ils sont utilisés par paires et, régulièrement ornés. Ils sont généralement 6 EMERIT 2005, p Hans Hickmann voit dans cette image une illustration de la chironomie égyptienne (HICKMANN H., 1950). On retrouve rarement les anches car elles pouvaient être en paille. [...]
[...] Malgré cela, certaines personnes ont cherché à recréer la musique de l'Égypte antique, causant des dérives scientifiques. C'est notamment le cas de Rafael Pérez Arroyo, musicologue, qui prétend l'avoir reconstitué après dix années de recherche et avoir fait sa thèse de doctorat sur le thème en question HICKMANN H p : l'auteur souligne ici l'importance de la tradition orale dans les pays orientaux qui a pu permettre une certaine continuité entre le chant égyptien antique et le chant de l'Église copte ; HICKMANN H p POSENER G., SAUNERON S., YOYOTTE J p Site officiel de R. [...]
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