Au cours du Moyen-âge, l'orient a attisé de nombreuses convoitises et a suscité de nombreuses interrogations. Ainsi, au temps des croisades, moult hommes décident d'aller découvrir les contrées lointaines des Sarrasins. A la fin du XIIIème siècle, Riccold de Monte Croce choisit, comme tant d'autres, de voyager en Orient, séjournant plus particulièrement à Tabriz, Bagdad et Mossoul. Ensuite, il couche par écrit ses réflexions dans La pérégrination en Terre Sainte et au Proche Orient . Comme le signale René Kappler dans son introduction :
« Aveugle à tout de qui n'est pas vestiges sacrés, Riccold ne décrit rien, il veut revivre la mission et la passion du Christ, pour devenir à son tour pêcheur d'hommes »
[...] cit. page 126. Le pacte référentiel sert à attester la véracité des faits que la narratrice scelle d'entrée de jeu avec son lecteur : je vais vous raconter ce que j'ai vu comme l'écrit Michèle Guéret-Laferté dans son chapitre sur la situation narrative, pages 148 à 160). cf. Claude Kappler, Monstres, démons et merveilles à la fin du Moyen âge p 52. cf. Claude Kappler, Monstres, démons et merveilles à la fin du Moyen âge, page 53. [...]
[...] Tout ne déployant le merveilleux, Riccold se permet des comparaisons inter religions. Ainsi, dans les pages 95 et suivantes, il remercie le seigneur, par l'entremise de qui les Tartares sont nés, mais aussi Dominique et François. La présentation des Tartares permet au Florentin de faire l'apologie de son propre maître De même, lors de la description des Tartares dont vous venons de parler, Riccold peut de la sorte mettre en avant le caractère généreux, altruiste des chrétiens qui recueillent les Sarrasins chez eux afin que ces derniers ne se fassent pas massacrer par les Tartares. [...]
[...] Le merveilleux chrétien, ou plutôt le refus du merveilleux, sa rationalisation, passe par la mise en avant de l'altruisme du Seigneur, comme s'il était une personne réelle : ainsi, lorsqu'il aborde le Mont des Oliviers, Riccold rappelle son objectif, s'imprégner de la foi christique. De même, un peu plus loin dans son récit, dans le Item de Jherusalem il rationalise en qualifiant le tombeau de la Vierge de vacuum[16] adjectif à propos duquel René Kappler rajoute en note L'addition marginale du mot vide, de la main même de Riccold, est un rappel implicite de l'Assomption de la Vierge[17] Une merveille particulière. [...]
[...] Et ainsi les Tartares ont rendu à leur ami hibou le mal pour le bien car, en prétendant l'honorer, ils l'écorchent et le tuent, et se font une couronne de la dépouille de leur ami. Sur ce point, ils sont bien les mêmes que les Tartres de l'enfer, à savoir les démons, qui se font comme une couronne des âmes et de la vie des pécheurs, leurs esclaves, et qui rendent à leurs amis toujours le mal pour le bien Sur les Routes de l'empire Mongol, pages 185-186 Nous pourrions par exemple citer le livre de Jean de Mandeville qui (même si c'est un faux voyageur) délivre une merveille pratiquement à chaque page. [...]
[...] Nous y trouvâmes beaucoup de choses, dignes de mémoire. Entre autres, je notai que la mer de Tibériade dans toute son étendue d'eau est très douce et très agréable à boire, et cependant, de beaucoup d'endroits, s'y déversent des eaux fétides, sulfureuses et très amères. Nous aurions pu évoquer l'accumulation dans la fin du livre : lors de la présentation des Pygmées et autres merveilles dans le chapitre De monstris le merveilleux est usité pour introduire cet Autre. Or, le mirabile est amoindri par l'effet accumulatif. [...]
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