Beaucoup d'auteurs se sont intéressés, au cours de toute l'Antiquité, aux grandes figures de la démocratie athénienne. Tel fut Aristote, qui s'est attaché à étudier les différents régimes politiques et même à retracer, dans son "Athenaion politeia", les étapes qui permirent à la démocratie de s'installer progressivement puis de vaincre certaines tentations oligarchiques ; tel fut aussi Plutarque, qui a rédigé des "Paralleloi bioi" de Grecs et de Romains illustres. L'un et l'autre, par conséquent, ont été amenés à s'attarder, plus ou moins longtemps selon leurs objectifs respectifs, sur Solon et sur Périclès. Le premier écrit au IVe siècle avant notre ère, le second entre la fin du Ier et le début du IIe après Jésus-Christ : ce dernier, ainsi, a pu profiter de davantage de sources qu'Aristote, mais a indubitablement beaucoup emprunté à celui-ci, qu'il cite tantôt en mentionnant son nom, tantôt sans le signaler.
Aussi, lorsque nous étudierons la présentation des figures de Solon et de Périclès, séparément, nous nous attacherons, dans la mesure du possible, à ce qui est commun aux deux auteurs, qui constituerons notre seule source, tout en essayant de voir si dans ces points communs ne se peuvent trouver des différences significatives.
[...] où l'adverbe t£cu placé en tête de phrase souligne de manière très expressive que le mécontentement fut rapidement effacé car on s'aperçut du bien-fondé des mesures du législateur. Cet esprit démocratique apparaît aussi dans la volonté de Solon de lutter contre une tyrannie qui risquerait d'apparaître. Tant Aristote que Plutarque soulignent qu'il aurait pu aisément devenir tyran : toutefois, il refusa cette fonction qui allait à l'encontre de ses idées et de ses intentions, exclusivement dirigées vers le bien et la justice pour tous. [...]
[...] De même, à la fin de sa vie, quand il vit que le peuple était favorable à Pisistrate au cours des troubles politiques qui s'étaient élevés pendant son absence, et qu'il acceptait de lui fournir des gardes du corps, il tenta de l'en détourner (¢ntilšxai, pe qein : Arist., XIV ; ¢nteipe‹n, paroxÚnein, parakale‹n : Plut., XXX), ayant bien compris les aspirations tyranniques de celui-ci : pour Solon, abandonner la démocratie pour la tyrannie, c'était prošsqai ™leuqer an (Plut., XXX, 6). De même, s'il avait refusé de devenir tyran lui-même, c'était pour [sózein] patr da (Arist., XI, 2). [...]
[...] Ce sont donc ses idées en matière de politique et de morale que l'on rencontre le plus dans les vers qui nous sont rapportés. Plutarque souligne par ailleurs, et non sans raison, que l'objet de ces poèmes n'était pas d'offrir à la postérité l'histoire de la politique athénienne, mais de s'adresser directement à ses concitoyens pour les conseiller sur la voie qu'il fallait qu'ils suivissent : tîn politikîn poll¦ sugkatšpleke poi»masi, [ . ] ¢pologismoÝj tîn pepragmšnwn œconta kaˆ protrop¦j ™niacoà kaˆ nouqes aj kaˆ ™pipl»xeij prÕj toÝj 'Aqhna ouj (III, 4). [...]
[...] Les figures de Solon et de Périclès telles chez Aristote et chez Plutarque Beaucoup d'auteurs se sont intéressés, au cours de toute l'Antiquité, aux grandes figures de la démocratie athénienne. Tel fut Aristote, qui s'est attaché à étudier les différents régimes politiques et même à retracer, dans son 'Aqhna wn polite les étapes qui permirent à la démocratie de s'installer progressivement puis de vaincre certaines tentations oligarchiques ; tel fut aussi Plutarque, qui a rédigé des Par£llhloi B oi de Grecs et de Romains illustres. [...]
[...] La première figure qu'il nous appartient d'analyser est celle de Solon qui vécut de 640 à 560 environ. Abordons donc, en premier lieu, la vie de ce Grec telle que nous la découvrons dans les deux ouvrages. Solon est né dans une des grandes familles athéniennes (kaˆ prîtoj . mais qui ne comptait pas parmi les riches ( . kaˆ mšsoj), ce qui le rapprochait à la fois de la minorité gouvernante et de la majorité asservie : cette appartenance à deux catégories sociales a sans doute été une des clefs de la confiance que lui accorda l'ensemble de la population confiance dont nous reparlerons à une époque où les riches opprimaient durement les pauvres. [...]
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