Dans la Grèce antique, la polis s'organise normalement autour de deux entités distinctes. Il y a d'une part l'asty qui est l'espace composé des édifices publics et des habitations. D'autre part il y a la chôra qui est le terroir qui fait vivre les habitants de la cité au moins en partie. Selon les régions, la topographie ou même les cités, cette chôra sera orientée vers certains types d'exploitations plutôt que d'autres, afin d'en obtenir une production de survie et même de profits. Cette organisation repose alors sur une étroite symbiose entre ses deux composantes : la chôra fournit les matières premières nécessaire à la vie de la polis, et l'asty fournit la main d'œuvre utile pour le travail dans la « campagne » mais elle permet aussi très souvent la transformation des matières premières en produits plus raffinés.
Cette généralisation de la composition de la polis s'est vue dans la fin des années soixante-dix corrigée en y intégrant des cas particuliers, puisque l'archéologique s'est alors tournée vers l'étude d'un territoire, qui était auparavant trop souvent écartée.
Délos est somme toutes une polis particulière, où le pouvoir d'Apollon la façonne d'une manière différente de la majorité des autres poleis. Le dieu protège l'île, qui ne nécessite alors plus de défenses militaires, ce qui ne restreint plus l'urbanisation de l'asty ni l'étendue de la chôra, qui a tout de même permis, en partie, à la cité d'être prospère durant les époques classique et hellénistique, semble-t-il par la spécificité de son territoire agricole.
C'est pourquoi il faut se demander comment s'organise le territoire agricole de Délos, et quelle place économique tient-il dans la cité ?
Pour fournir une réponse la plus complète, il convient tout d'abord de décrire ce territoire agricole par le biais des différentes sources qui ont traversé les époques. Ensuite il faut analyser et interpréter ces sources et par conséquent le paysage agraire de Délos. Finalement une étude purement économique de ce territoire sera établie, qui sera associée à un historique.
[...] Bien que ce climat soit dur, l'agriculture offre des terres de très bonne qualité, grâce à la géologie du sol. Le sous-sol de Délos est composé par deux couches très importantes, et même vitales pour l'agriculture et la vie humaine. En effet, sous la terre arable, se trouve une couche de pôros (perméable, très souvent fissuré) puis une couche de granite (imperméable). Donc l'eau qui s'infiltre dans la couche de pôros durant la saison pluvieuse est stoppée par le granite, ce qui crée des nappes phréatiques, peu profondes[1]. [...]
[...] P. Bruneau et alii, Délos île sacrée et ville cosmopolite (1996). M. Brunet, économie et société en Grèce antique (2007). M. Brunet, Le paysage agraire de Délos dans l'Antiquité dans Journal des Savants (1999), p. 1-50. M. Brunet, Ferme aux jambages de granit dans BCH (1989), 754-761. M. I. Finley, L'économie antique (1975), p. [...]
[...] D'autre part il y a la chôra qui est le terroir qui fait vivre les habitants de la cité au moins en partie. Selon les régions, la topographie ou même les cités, cette chôra sera orientée vers certains types d'exploitations plutôt que d'autres, afin d'en obtenir une production de survie et même de profits. Cette organisation repose alors sur une étroite symbiose entre ses deux composantes : la chôra fournit les matières premières nécessaires à la vie de la polis, et l'asty fournit la main d'œuvre utile pour le travail dans la campagne mais elle permet aussi très souvent la transformation des matières premières en produits plus raffinés. [...]
[...] Agriculture et structures agraires : Le territoire agricole de Délos La ferme aux jambages de granite et ses abords dans le sud de Délos (Extrait de P. Bruneau, Guide de Délos p. 318) Sommaire Bibliographie Introduction Développement I. Description du territoire agricole de Délos A. Délos, île et polis : particularités et originalités B. Les sources épigraphiques Des archives d'Apollon à la description des fermes sacrées Et les propriétés privées ? C. Les sources archéologiques II. Analyse et interprétation. A. [...]
[...] Bruneau 2005, p M. Brunet 1999, p. 27-42. P. Poupet 2000, p M.-C. Amouretti 1994, p. 76-79. A. Bresson 2007, p. 123-147. [...]
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