On a longtemps considéré l'épanouissement culturel de la Grèce classique comme un « miracle ». On est plus attentif aujourd'hui à l'émergence, dès la Grèce archaïque, de formes de rationalité qui s'appuient sur les mythes pour les dépasser.
On regroupe sous l'appellation « Ioniens » un ensemble de penseurs du VI e siècle av. J.-C. originaire d'Ionie, en Asie Mineure, Aristote désigne ainsi Thalès, Anaximandre, Anaximène et Héraclite. Il s'agit d'hommes qui se distinguent d'abord par une « habilité » dans des domaines comme la prédiction des éclipses, l'arithmétique, la géométrie, la grammaire, la métrique ou l'écriture.
[...] Il faut noter enfin que le principe est situé hors de la terre, ce qui manifeste une volonté d'expliquer le connu non par ce qui est immédiatement connaissable, mais par dérivation à partir d'un principe non visible. C'est le statut de l'abstraction qui est ici en jeu dans cette physique des choses merveilleuses à contempler (théôria signifie contemplation) qui se constitue hors des récits mythiques Antiquité : des savoirs sans machines Il est remarquable que la science grecque se soit développée alors que le niveau technique des Grecs est souvent jugé inférieur à celui des cultures qui les ont précédés. La technique dévalorisée Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce paradoxe. [...]
[...] Le travail des esclaves dispense d'un développement des techniques. L'esclave dans la Grèce ancienne, le statut peu valorisé d'outil animé (Aristote). Le droit de vie et de mort qu'exerce son maître à son endroit implique bien un devoir (assurer sa subsistance et sa reproduction), mais celui-ci se confond avec l'intérêt bien compris. Deuxième explication : la technê grecque est une modalité du faire humain, qui, de ce fait, n'est pas valorisée. La poïésis (fabrication) n'est pas un savoir mais un savoir-faire : pour Platon le savoir-faire de l'artisan est un mal nécessaire, celui des poètes (artistes) est superflu, illusoire et dangereux. [...]
[...] Des mythes aux principes naturels On regroupe sous l'appellation Ioniens un ensemble de penseurs du VI e siècle av. J.-C. originaire d'Ionie, en Asie Mineure, Aristote désigne ainsi Thalès, Anaximandre, Anaximène et Héraclite. Il s'agit d'hommes qui se distinguent d'abord par une habilité dans des domaines comme la prédiction des éclipses, l'arithmétique, la géométrie, la grammaire, la métrique ou l'écriture. Le repérage dans l'espace et le temps relève alors de techniques avancées (cadrans solaires, calendriers, cartes géographiques Mais au-delà de ces »habilités particulières, les Ioniens excellent à construire des représentations de l'ordre de l'Univers (cosmos), considéré comme un modèle des relations entre les hommes au sein de la cité. [...]
[...] La praxis se pervertit en technê chez le tyran (qui réduit la politique à un rapport de force) ou le sophisme (qui enseigne l'art de simuler le savoir). Les savoirs théoriques privilégiés Dans ces conditions socio-idéologiques, la production de savoirs théoriques, dont les mathématiques et la logique sont des modèles, constitue la norme supérieure des activités humaines. Ces sciences mettent en relation le monde humain et le monde divin et fournissent à l'organisation des rapports humains un idéal : la cité est copiée sur l'Univers. [...]
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