[...] Remarques générales : la réponse devait être articulée en plusieurs points, chacun étant illustré par un exemple précis. La confrontation avec la question suivante montrait que l'accent devait être mis ici sur le respect des institutions républicaines, et non sur les pouvoirs réels d'Auguste.
Eléments de réponse :
? Octavien est élu au consulat de façon traditionnelle, c'est-à-dire par le peuple réuni en comices centuriates (en 43 pour la première fois, puis à plusieurs reprises par la suite) ;
? il donne l'initiative politique au Sénat et au peuple, dont il respecte les décisions et qui conservent pendant assez longtemps des pouvoirs juridiques ; il n'a comme titre qu'un titre traditionnel, celui de princeps senatus ;
? il rend les pouvoirs qui lui sont confiés, en 27 (après avoir « restauré la République » et avoir fait fermer les portes du temple de Janus), puis en 23 (après avoir frôlé la mort, il remet son consulat) ;
? il refuse les titres pouvant lui conférer des pouvoirs exceptionnels confinant à la monarchie : il décline la dictature en 22, et refuse même qu'on lui accorde le titre de « maître », il ne prend finalement pas le surnom de Romulus ;
? il restaure la vie religieuse (réactivation d'anciennes prêtrises comme les fétiaux, les frères arvales ; restauration matérielle de temples, ce qui lui permet de dire qu'il a trouvé Rome faite de briques et l'a laissée faite de marbre) ; il entreprend également une politique de grands travaux dans le centre monumental de Rome, en créant un nouveau forum pour élargir la vie politique mais aussi en embellissant le forum de César ;
? il met en avant les qualités traditionnelles de l'homme romain, le courage (...)
[...] Éléments de réponse : insister sur la reconstruction des faits par Auguste, qui est en grande partie l'auteur du texte, en pointant les mensonges à l'égard d'Antoine ou la mise en valeur de l'action d'un Auguste respectant constamment la République ; il s'agit là de la construction d'une histoire officielle ne correspondant pas à la réalité des faits ; rappeler que ce texte sert en partie de testament (confié aux Vestales) mais qu'il n'est pas destiné à un usage privé puisqu'il devait être gravé sur le mausolée d'Auguste ; la diffusion ne se limite pas à Rome : le texte nous est connu par une version grecque retrouvée à Ankara, en Turquie actuelle ; les Res Gestae étaient gravées sur le marbre de monuments publics dans les grandes cités de l'Empire romain, en grec ou en latin selon la langue locale, de façon à ce que tous aient accès à cette histoire officielle. [...]
[...] Question 1 : citez trois dates qui vous paraissent importantes dans la vie d'Octavien Auguste. points) Remarque générale : date n'est pas synonyme d'année, par conséquent il fallait donner une date précise, comportant au moins l'indication du mois. Dates possibles : 15 mars 44 : assassinat de César et dans les jours qui suivent la lecture du testament qui fait d'Octave Octavien, c'est-à-dire le fils adoptif de César. Il décide alors d'assumer l'héritage de César ; 27 novembre 43 : lex Titia qui reconnaît légalement le triumvirat par vote des comices. [...]
[...] Octavien peut venger la mort de son père en organisant les proscriptions et obtient un lourd poids politique dans la cité ; décembre 31 : bataille d'Actium, victoire d'Octavien contre Marc Antoine, ce qui lui permet de s'imposer comme le seul maître à Rome ; 13 au 15 août 29 : triple triomphe d'Octavien qui lui donne la caution militaire lui faisant jusque-là défaut ; 13 au 16 janvier 27 : Octavien veut se démettre de tous ses pouvoirs pour rétablir la normalité républicaine, le Sénat refuse et, à la suite d'un senatus consulte, les provinces sont partagées entre le Sénat et le princeps qui reçoit pour dix ans l'imperium permettant de gouverner les provinces difficiles. Question 2 : comment Octavien Auguste est-il parvenu à donner l'impression qu'il respectait les institutions républicaines ? points) Remarques générales : la réponse devait être articulée en plusieurs points, chacun étant illustré par un exemple précis. La confrontation avec la question suivante montrait que l'accent devait être mis ici sur le respect des institutions républicaines, et non sur les pouvoirs réels d'Auguste. [...]
[...] Auguste conserve par conséquent des formes de gouvernement purement républicaines, dont il restaure en outre les aspects moraux et religieux ; il est le refondateur de la République romaine. Question 3 : pourquoi peut-on considérer que le Sénat et le peuple romain sont en partie responsables du basculement de la République au Principat ? points) Remarque préalable : dans cette question, il fallait insister sur toutes les mesures courantes et exceptionnelles qui ont conduit les représentants traditionnels du pouvoir politique (Sénat et comices) à confier leurs propres responsabilités à un seul individu. [...]
[...] C'est ce qui se passe lorsque Octavien veut remettre ses pouvoirs en janvier 29, ou bien lors de la crise de 23, ou encore pendant la disette de l'année 22. à ces diverses occasions, le Sénat comme le peuple refusent qu'Octavien Auguste se démette de ses pouvoirs électifs (consulat notamment) ; en outre ils lui donnent, hors de toute norme légale, des pouvoirs exceptionnels c'est-à-dire des pouvoirs liés à une magistrature sans qu'il soit besoin à Auguste de se présenter à cette magistrature : la puissance tribunicienne qui lui donne les pouvoirs des tribuns de la plèbe (magistrature qu'il n'aurait pu briguer, étant patricien) ; la puissance censoriale qui lui permet de réorganiser le Sénat ; le Sénat lui offre par ailleurs un imperium renouvelable qui le laisse maître de la conduite militaire de Rome ; ni le Sénat ni le peuple ne s'offusquent de la dépossession de pouvoir qui les touche ; ainsi le peuple ne remet pas en cause l'affaiblissement des comices tributes dû à la création de la centurie destinatrice ou au choix préalable du prince ; de toute façon ils ne peuvent s'opposer à lui, puisqu'ils lui sont liés par serment librement juré lors du départ d'Octavien pour Actium. [...]
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