Les monnaies grecques

Résumé du document

La monnaie à l'époque grecque antique se définie par une pièce de métal estampillée à forte valeur politique avant tout car la décision de frapper monnaie est soumise à une délibération au sein de la cité. L'étude spécifique de ce domaine est la numismatie venant du grec numisma (la monnaie). Un des aspects majeurs en terme scientifique correspond à l'iconographie présente sur les deux faces, soit le droit et le revers. L'histoire stylistique des représentations figurées nous apprend des choses non négligeables en particulier sur les Dieux de la mythologie grecque, sur les productions agricoles ou artisanales locales telle la monnaie de Thessalie où figure un équidé car une grande exploitation de chevaux caractérise cette cité. On peut observer beaucoup d'autres représentations comme des navires, des images architecturales ou urbaines, des autels ou encore des fontaines. Si cela a une telle importance et une véritable incidence sur la connaissance historique c'est bien parce que cela est quasi exclusif aux monnaies, et seuls de rares vases nous renseignent de même sorte iconographiquement (...)

Extraits

[...] Un autre indice attestant de la faiblesse économique d'une cité sont les monnaies d'or qui contrairement à ce que l'on pourrait penser ne sont pas forcément signe de richesse et de profusion. En effet, les monnaies d'or étaient frappées avec le métal prit des statues ainsi dépouillées de leur précieux revêtement, notamment les statues de l'Acropole ce qui traduit une situation gravissime pour la cité au niveau monétaire, car les statues siégeant dans les temples sont sacrées ! On connaît une situation similaire pour l'année 406 avant J-C lorsqu'Athènes est sévèrement battue par les Spartiates. [...]

[...] La monnaie de Thasos par exemple qui a été étudiée par Olivier Picard présente Dionysos, soit le Dieu du vin, de la vigne et du théâtre accompagné par deux personnages dionysiaques (une satire qui enlève une nymphe) pour le droit et un simple carré incrusté au revers. L'évolution de cette monnaie au fil du temps est bien visible selon une étude inscrite dans un temps événementiel. Une première série datée de 520-510 avant J-C fait figure de première monnaie de la cité ayant été employée au paiement d'un tribut versé aux Perses. [...]

[...] Or il n'en n'est rien, Egine conservant la tortue de terre au IVe siècle ne montre aucun signe politique, la cité ayant juste décidé de retirer le cours légal de la tortue de mer mais de garder l'animal comme référence étant très connu dans le monde grec antique. Une certaine prudence est donc de mise lors de l'étude de pièces, et il est préférable lorsque l'on fait un commentaire de monnaies de trouver des sources écrites pour appuyer l'argumentaire ! [...]

[...] Les images peuvent aussi renvoyer à la fondation mythique de la cité comme Héros éponyme de la cité de Taras visible sur le droit et le revers à différents épisodes de l'histoire de la fondation à commencer par l'arrivée sur le dos d'un dauphin envoyé par les dieux. On trouve donc des informations diverses liées à la cité dont la plupart nous renseignent sur la situation économique de la ville. Conclusion Si la monnaie nous apporte un bon nombre d'informations non négligeables pour la connaissance de la Grèce ancienne, il faut tout de même conserver une certaine prudence quant à l'interprétation des monnaies où parfois peuvent subsister des malentendus comme pour la tortue d'Egine par exemple. [...]

[...] Les petites cités qui n'avaient pas les moyens de frapper monnaie adoptaient une monnaie d'une cité plus importante et un cours légal était donné. La monnaie la plus diffusée fut la tortue d'Egine puis la monnaie de Corinthe et par la suite, vers 480 avant J-C environ, ce fut au tour des monnaies d'Athènes avec la célèbre chouette qui devient le modèle pour toutes les autres émissions monétaires car on retrouve toujours au droit l'effigie du Dieu tutelle de la cité et au revers une illustration en relation avec la divinité, comme par exemple la lyre pour Apollon mais le revers est aussi associé à l'ethnie de la cité (AʘENAION = Les Athéniens). [...]