Fiche de révision pour le CAPES.
-L'esclave-marchandise
-Entre la liberté et l'esclavage: les servitudes communautaires
-Théories et pratiques esclavagistes
[...] Aucune restriction particulière ne pesait sur ce genre de transfert entre ressortissants d'une même cité ou de cités différentes. Dans la très grande majorité des cas, l'esclave dépendait d'un propriétaire privé portant le nom spécifique de maître (despotès), qui pouvait être n'importe quelle personne libre - citoyen aussi bien qu'étranger résidant dans la cité à titre plus ou moins temporaire, c'est-à-dire inscrit ou non sur la liste des métèques. Mais il existait aussi des esclaves publics, qualifiés souvent de dèmosioi : ils étaient, comme pouvait l'être tout bien meuble ou immeuble, la propriété du peuple, qui exerçait sur eux à titre collectif les mêmes droits qu'un propriétaire privé. [...]
[...] Normalement, ils ne pouvaient ester en justice ni comme demandeur ni comme défendeur et n'étaient représentés devant les tribunaux que par leurs maîtres. C'est ainsi qu'ils ne pouvaient même pas revendiquer leur propre liberté quand ils estimaient en avoir été injustement privés : il fallait pour cela l'intervention d'un citoyen qui s'exposait, en cas de condamnation, à une indemnité envers le propriétaire et à une amende étatique de montant égal. Dans la réparation des atteintes corporelles qui leur étaient illégalement portées par un tiers, dans la mesure où il n'existait pas en Grèce de ministère public susceptible d'actionner automatiquement les tribunaux, c'était évidemment au maître d'intervenir. [...]
[...] Le demandeur se chargeait lui-même de l'opération en présence du défendeur ou la confiait à des spécialistes (basanistai). Il est difficile d'apprécier l'usage réel qu'on faisait de cette possibilité et la crédibilité qu'on accordait à un tel témoignage Sans doute en avait-il surtout aux yeux de ceux qui y trouvaient leur avantage. Au total, il semble cependant que les aveux des esclaves obtenus sous la torture aient paru très crédibles à la masse du peuple : parce que, pour des Grecs qui situaient volontiers la Vérité dans un Ailleurs auquel on ne pouvait accéder qu'en surmontant l'oubli (conformément à la valeur étymologique négative du terme a-lèthéia), seule une action violente exercée sur le corps d'un esclave privé de raison pouvait restituer à l'état pur le fait dont il avait été témoin et dont il gardait l'empreinte ; et aussi sans doute à cause de la faiblesse des autres preuves. [...]
[...] Les Hilotes avaient un mode d'existence relativement indépendant, qui leur permettait en particulier de se reproduire normalement : ils vivaient dans un cadre familial et étaient regroupés en villages. Mais ils étaient attachés aux lots de terre (klèroi) alloués aux Spartiates ou Semblables (Homoïoi), citoyens de plein droit dont le nombre décrut au fil des siècles d'une dizaine de milliers à quelques centaines. Pour principale obligation, ils avaient de verser au maître détenteur du lot qu'ils travaillaient, une part des récoltes qualifiée généralement d'apophora : la moitié selon le poète Tyrtée qui vécut au temps de la seconde guerre de Messénie; plus vraisemblablement, une quantité fixe de céréales, avec des fruits et des légumes à proportion selon Plutarque (Lycurgue, VIII, autrement dit un fermage qu'on ne pouvait alourdir arbitrairement sous peine de malédiction. [...]
[...] L'esclave accédant religieusement à la liberté pouvait, d'une part, être l'objet d'une consécration à l'un des grands dieux du panthéon grec (Zeus, par exemple, à Olympie ou à Dodone, ailleurs Apollon, Artémis, Athéna ou Poséidon) ou bien à l'un des dieux salvateurs dont le culte se développa à l'époque hellénistique (Asclèpios, et aussi les divinités égyptiennes Isis et Sarapis). Elle implique le plus souvent que les prêtres garantissent l'exécution du contrat et perçoivent une partie au moins des amendes infligées à ceux qui y porteraient atteinte, et parfois aussi que les affranchis s'acquittent de certains devoirs particuliers envers la divinité patronne. Par ailleurs, en Grèce centrale et tout particulièrement à Delphes, l'affranchissement revêt souvent la forme d'une vente de l'esclave à la divinité sous condition de liberté. Dans le sanctuaire delphique, c'est Apollon qui conclut presque toujours l'affaire. [...]
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