L’esclavage dans la société et l’économie en Grèce classique

Résumé du document

Il faut distinguer esclavage et servage. Les serfs ont un maître, mais n'en sont pas complètement la propriété. En général, il est interdit de les vendre. Souvent, il est interdit de les affranchir. Seule la communauté peut prendre cette décision, et plus à titre collectif qu'individuel. Ils sont originaires du territoire où ils vivent. Malgré leur statut en bas de l'échelle sociale, ils font partie de la communauté et ont une vie sociale reconnue par elle sur le plan public et privé. Ils peuvent par exemple participer à la guerre, se reproduire ou encore constituer des unions. L'origine de leur statut n'est pas l'achat, mais une conquête par de nouveaux arrivants qui deviennent leurs maîtres, ou une soumission plus ou moins volontaire. Il existe donc un accord qui les lie à leurs maîtres. Ce contrat se traduit par des clauses pratiques d'obéissance et de fourniture de services et de travail, sous la forme d'une partie de la récolte. À la différence des esclaves, leur disponibilité au sein des activités économiques est plus restreinte. Ils rendent des services généralement très lourds. De plus, les économies des sociétés qui pratiquent le servage sont généralement moins ouvertes sur les activités d'échanges.

On peut se demander si les sociétés grecques sont esclavagistes. La notion d'économie esclavagiste est une notion qui implique que l'économie est transformée de manière spécifique par l'esclavage.

Extraits

[...] Seule la communauté peut prendre cette décision, et plus à titre collectif qu'individuel. Ils sont originaires du territoire où ils vivent. Malgré leur statut en bas de l'échelle sociale, ils font partie de la communauté et ont une vie sociale reconnue par elle sur le plan public et privé. Ils peuvent par exemple participer à la guerre, se reproduire ou encore constituer des unions. L'origine de leur statut n'est pas l'achat mais une conquête par de nouveaux arrivants qui deviennent leurs maîtres, ou une soumission plus ou moins volontaire. [...]

[...] Max Weber notamment a souligné les contraintes économiques que l'esclavage crée : - Importance du capital accumulé pour l'achat d'esclaves, d'autant plus que ce capital peut ne pas rapporter en cas de stagnation, alors que les esclaves doivent toujours être nourris. Cette immobilisation entraîne un ralentissement de la formation et de la rotation du capital. - Les esclaves montrent un manque d'intérêt envers l'entreprise. Pour Max Weber, ces contraintes sont les facteurs qui ont empêché le développement de l'économie antique vers le capitalisme. [...]

[...] La pensée sur l'esclavage Platon écrit dans les Lois que maîtres et esclaves doivent garder leurs places respectives. Par exemple, un maître ne doit pas plaisanter avec ses esclaves. Pour Aristote, l'esclave fait partie de la maison et non de la cité. Selon le Pseudo-Aristote, auteur de l'Economique, la liberté est le vrai prix du travail de l'esclave. Il parle de la nourriture comme le misthos (salaire) de l'esclave. C'est la première fois que la notion de misthos est appliquée à un homme non libre. [...]

[...] L'esclavage améliore donc la productivité du travail agricole. En second lieu, il permet une souplesse de fonctionnement. Le maître est également disponible pour la vie politique. L'idée générale qui s'exprime dans la conclusion de l'Economique, c'est justement arriver à motiver pour l'effort les ergatai, les travailleurs, et à obtenir le maximum d'efficacité (ce qui est un indice supplémentaire de l'utilisation d'esclaves dans les campagnes). La raison de l'attractivité de l'esclavage dans les activités urbaines est claire : le profit que l'on en retire. [...]

[...] L'esclave est intégré dans la notion de ktèma, bien patrimonial. L'esclave ne possède rien hormis son corps. Il est donc puni dans ce qu'il a corporellement, mais est protégé dans la mesure où son corps est aussi la propriété du maître. La protection peut aller plus loin, par exemple à Athènes où il existe une loi sur les outrages. La loi ne vise pas spécifiquement les esclaves. C'est au cours du IVe siècle qu'est élaboré à Athènes le statut de l'affranchi. [...]