À la mort de Salomon, une lente décadence s'installe, et modifie la société dans laquelle vivent les israélites. Le royaume de Samarie au Nord prospère plus vite que le royaume de Juda au Sud. Le royaume d'Israël connaît par ailleurs une certaine instabilité politique. Dix-huit rois se succèdent sur le trône en l'espace de deux siècles entre 932-931, date de la scission du royaume de Salomon, et la chute de Samarie en 722 aux mains des Assyriens. Sans doute le plus célèbre de tous ces rois est Akhab (ou Achab), dont le règne s'étend de 874 à 853 av. JC. Un épisode de son règne est ici repris dans ce passage extrait du chapitre XX du premier livre des Rois. Les deux livres des rois couvent un large pan de l'histoire d'Israël, de 972 à 561. À l'origine réunis dans un seul volume, les deux livres se distinguent sous l'influence des traducteurs grecs du III° siècle av. JC. L'auteur, probablement originaire de Juda, et d'inspiration deutéronomiste, mentionne l'usage de sources extérieures pour la rédaction de ces livres, entre autres les « Actes de Salomon » ou les « Annales des rois d'Israël » et les « Annales des rois de Juda ». Ces sources ont sûrement servi de points de départ à la rédaction de ces textes. Les récits qui concernent Akhab sont issus de deux milieux différents : d'un côté les textes qui parlent de lui de façon sévère, de l'autre les textes qui le présentent comme un roi courageux. Ces deux livres sont cependant particuliers en cela qu'ils sont classés parmi les Premiers prophètes, ce qui doit nous rendre attentif au fait que même si ces livres sont remplis de données historiques, ils ne sont pas premièrement des livres d'histoire.
[...] La Bible nous laisse aussi penser que c'est la règle puisque depuis l'époque des Juges, qu'il s'agisse de villes ennemies ou de villes israélites attaquées, ces mêmes agissements existaient. Mais ici, la domination des Araméens est flagrante. Ben-Hadad et ses trente-deux alliés, qui sont en réalité de petits roitelets vassaux qui lui devaient le tribus et l'assistance militaire, poussent Akhab à capituler, sans même combattre. Les messagers de Ben-Hadad porte alors les conditions de défaite auprès d'Akhab, qui les accepte dans un premier temps et sans détournements. [...]
[...] A Le contexte géopolitique en Canaan Ce siège, qui se déroule approximativement en 857, se situe sous le règne d'Akhab, descendant du commandant Omri, fondateur de la dynastie Omride. En effet en 881, Omri arrive au pouvoir au bénéfice d'un coup d'Etat. A l'instar de David, il s'empresse de donner une assise à sa royauté : il fonde une capitale, Samarie, et noue des alliances avec ses voisins, qui lui assurent la paix et la prospérité. Il s'allie avec le roi de Tyr (autrement dit Phénicie, ou Sidonie pour la Bible), qui comme lui avait besoin d'un appui extérieur pour assoire son autorité en son royaume. [...]
[...] On va maintenant voir qu'elle est son action concrète au siège de Samarie. B La contre-attaque israélienne Si le nom d'Elie ne nous est pas assuré, ni par la Bible ni par les différentes recherches historiques et archéologiques, le rôle du prophète dans ce siège est fondamental. Son intervention a lieu au moment où Akhab décide de repousser les conditions humiliantes de Ben-Hadad (BH se sert lui-même chez Akhab, et rejette aussi sa vantardise). Ce prophète concrétise l'intervention de Yahvé dans la bataille aux côtés du royaume d'Israël et d'Akhab. [...]
[...] C'est ce que nous allons voir dans ce dernier point. B Les révélations archéologiques et historiques Ce récit pose donc de nombreuses difficultés, dont la première est d'ordre chronologique. Il est difficile de faire coïncider ce siège avec les événements que l'on connaît du règne d'Achab. Il y a des doutes quant à une réelle hostilité à cette époque entre Aram et Israël alors que ces deux royaumes sont alliés quatre ans plus tard pour faire face aux assauts assyriens. [...]
[...] Et ce siège de Samarie en est le symbole à plusieurs titres. D'abord il montre le rôle de Dieu dans la vie du royaume d'Israël (secours face aux assaillants alors que la situation paraît désespérée). Yahvé est le seul dieu protecteur d'Israël, et il le montre de nouveau au moment de cette attaque des Araméens, repousser grâce à l'aide divine. Cette victoire acquise est aussi un moyen pour le récit biblique de prouver une fois encore la toute puissance divine, en particulier face au paganisme et au polythéisme qui touche le pouvoir royal, mais aussi les puissances environnantes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture