La céramique sigilée en Gaule Romaine et le site de la Graufesenque

Résumé du document

La Terra Sigilata est une terre cuite poinçonnée avec deux types de poinçons différents : il y a un type de poinçons avec lequel l'artisan signe et un autre qui lui permet d'imprimer un décor.

En réalité, les sigilées lisses sont les seules à être signée. Elles sont donc soit signées soit décorées.
La sigillée est un type de produit particulier, défini par plusieurs traits. C'est d'abord une argile très épurée, d'où le nom de « céramique fine ». Ensuite, Elle est recouverte d'un engobe : la sigilée est trempée avant la cuisson dans l'argile liquide qui lui donne un aspect vitrifié et luisant (...)

Extraits

[...] Ces fours sont peu nombreux (on en compte seulement trois) mais ils sont de grande taille : ils mesurent plus de sept mètres de haut et ont un grand foyer à leur base. Ils sont couverts par des tuiles disjointes qui permettent au gaz de s'échapper. Ils pouvaient contenir entre et vases et devaient atteindre 1000° pendant plusieurs jours. Ils fonctionnaient à la cuisson oxydante : il n'y a pas de contact entre les flammes et la céramique. Dans chaque fournée, on plaçait une assiette où étaient gravés les comptes. III - Typologie : Les formes étaient stéréotypées pour stocker et transporter les sigillées plus facilement. [...]

[...] I - Chronologie Au 1er siècle avant JC, des villes italiennes s'inspirent des sigilées hellénistiques et les premiers centres italiens sont Pise ou Arezzo. Au début du règne d'Auguste, des ateliers apparaissent en Gaule, surtout à Lyon, puis on assiste à sa diffusion dans toute la Gaule en trois zones d'ateliers : au Ier siècle après JC, cela concerne le sud des Gaules et la Narbonnaise (Montans et La Graufesenque par exemple). Au IIème siècle après JC, on en trouve au centre des Gaules (en Auvergne et en Bourgogne). [...]

[...] Il est situé dans la cité des Rutennes. Son nom antique est Cantatomagus. Son emplacement répond à trois exigences : d'une part, le site est riche en matières premières, notamment en argile fine. D'autre part, on note la présence d'eau avec les confluents du Tarn et de la Tourbe. Enfin, il y a sur place beaucoup de bois : le site est entouré de forêts de pin. C'est un site complexe, presque une ville, industrielle plus qu'artisanale, couvrant 15ha et qui entièrement tourné vers la céramique avec cinq cents artisans potiers. [...]

[...] Cependant, elle reste présente surtout en Gaule, en Germanie et en Italie. Cela signifie que sa réputation dépasse la Gaule. La diffusion se fait par la mer : les découvertes longent les littoraux, les fleuves, et de nombreuses épaves ont été trouvées avec de la céramique de la Graufesenque dans leur cale. Comme les monnaies, c'est un marqueur chronologique très précis, mais il y a des différences : les monnaies sont datées et sont donc très précises, à l'année près. [...]